Nawal el Saadaoui est ce que l’on appelle une conscience. Une conscience doublée d’une militante. Médecin psychiatre et écrivain, cette Egyptienne de 81 ans est considérée comme l’une des pionnières du féminisme dans le monde arabe contemporain. Socialiste convaincue et révolutionnaire dans l’âme, elle a fondé en 1982 l’Association arabe pour la solidarité des femmes, qui sera interdite dès 1991.
Ses œuvres, des romans, des nouvelles, des pièces de théâtre, abordent depuis plus de cinquante ans la situation des femmes égyptiennes en mêlant fiction et données réelles. Ses cibles favorites sont les tabous de son pays que sont la sexualité, l’oppression des femmes, mais aussi les islamistes et le système capitaliste patriarcal.
Une semaine après l’éviction du président Mohamed Morsi, elle était de passage à Bruxelles à l’invitation du Conseil des femmes francophones. Elle s’en revenait du World Justice Forum à La Haye. L’occasion de revenir sur la "seconde révolution" qui vient juste de libérer l’Egypte du joug islamiste en cours d’installation, et sur le harcèlement et les violences sexuels observés en marge des manifestations en Egypte. Florilège.