Depuis de nombreuses années, existent des correcteurs informatiques d’orthographe (ou correcticiels). Il n’est pas question de parler ici des versions de base présentes dans les traitements de texte habituels, mais des correcteurs informatiques professionnels. Ceux-ci sont capables de retrouver plus de 85 pour cent des erreurs présentes dans les textes qui leur sont soumis (une quinzaine de pour cent seulement pour les correcteurs de base). Il s’agit là d’un véritable outil au service de l’écrit. Ecrit qui passe et passera sans doute de moins en moins par la voie papier-brouillon (il ne faut pas le déplorer, il faut juste le constater).
Inutile de s’affoler !
Le correcteur ne corrige pas, n’écrit pas à la place de l’élève.
Au contraire ! En plaçant son texte sous le prisme informatique du correcteur, l’usager est placé devant un choix qui aiguise son regard métalinguistique et critique : accepter ou non le changement proposé.
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On est également placé devant l’explication de son erreur (révision utile de la règle ou de la procédure). Il est, par ailleurs, possible de consulter ses statistiques personnelles et de dresser un bilan des erreurs commises.
Le correcteur informatique, bien manipulé, peut se révéler un véritable outil pour progresser et faire le point sur ses carences en vue de les pallier. Les correcteurs ne constituent certes pas la panacée, mais sont une pierre désormais essentielle à la construction orthographique de tout un chacun. Les correcteurs informatiques actuels ne remplacent cependant en rien le dictionnaire, ils constituent seulement une aide supplémentaire qui permet de structurer l’orthographe de l’utilisateur (ce que ne permet absolument pas la consultation d’un dictionnaire traditionnel) et autorise enfin un regard critique autonome sur son orthographe.
Les correcticiels occupent une place laissée vacante jusque-là dans le domaine de l’écrit. L’école, à chaque niveau d’enseignement, ne peut manquer ce tournant. Il faut apprendre à chacun à utiliser cet outil (qui va encore s’améliorer à l’avenir) et à profiter de toutes ses facettes (classement d’erreurs, pourcentage de graphies correctes, etc.) pour cibler au mieux la remédiation par la suite. Chacun commet des erreurs différentes, chacun aura donc un parcours orthographique différent. L’enseignant, pourra débuter un travail de remédiation utile et échelonné.
Benoit Wautelet,
Maitre-assistant en langue française ; HELHa (Braine-le-Comte) Catégorie pédagogique