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LARCENCIEL - site de Michel Simonis
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"To do hay qui ver con todo" (tout a à voir avec tout) Parole amérindienne.
Comprendre le présent et penser l’avenir. Cerner les différentes dimensions de l’écologie, au coeur des grandes questions qui vont changer notre vie. Donner des clés d’analyse d’une crise à la fois environnementale, sociale, économique et spirituelle, Débusquer des pistes d’avenir, des Traces du futur, pour un monde à réinventer. Et aussi L’Education nouvelle, parce que Penser pour demain commence à l’école et présenter le Mandala comme outil de recentrage, de créativité et de croissance, car c’est aussi un fondement pour un monde multi-culturel et solidaire.

Michel Simonis

"Traces du futur" de cet été 2011
Libye : "Les femmes aussi veulent la révolution"
Extraits

Les femmes du Djebel Nefoussa profitent du vent de liberté pour revendiquer des droits.

Article mis en ligne le 31 juillet 2011
dernière modification le 4 novembre 2013

Camille Le Tallec,
Envoyée spéciale en Libye
La Libre,
Mis en ligne le 28/07/2011

Installée dans un petit bureau, une joyeuse bande de jeunes femmes refait le monde.

(...)

Dans un bureau adjacent, Madghis Bouzakhar, 29 ans, trace des tableaux de correspondance entre lettres arabes et tamazight, la langue berbère que Mouammar Kadhafi s’est évertué à faire disparaître. Fondatrice de l’association "Tanit" (NdlR : déesse de la fertilité), elle apprend aux enfants de Yefren à écrire leur langue maternelle. "La plupart des berbères de la région n’en sont plus capables", dit-elle. Arc-bouté sur l’identité arabe de son pays, le "Guide" libyen avait depuis longtemps interdit d’enseigner, d’écrire et même de parler tamazight dans les lieux publics. Madghis Bouzakhar a appris seule, dans la clandestinité, se procurant des livres à l’étranger, notamment au Maroc.
Pour les femmes berbères, l’émancipation est intimement liée à l’affirmation de leur identité. "Sous Kadhafi, être berbère et femme était une double peine", dit Nadia Khalifa Haraas. Elle vient de créer l’"Association pour les droits des femmes berbères", à Jadou, une autre ville du Djebel Nefoussa, à une soixantaine de kilomètres de Yefren. Sous son voile mauve, assorti à sa tenue, la femme de 37 ans laisse dépasser quelques mèches de cheveux. Avec les membres de son association, elle vient de compléter la collection du musée communal, qui passait sous silence la culture berbère. "J’ai compris qui j’étais vraiment grâce à cette révolution, dit-elle. Avant, rien ne me paraissait réalisable. Aujourd’hui, tous les espoirs sont permis". Nadia Khalifa Haraas espère que son combat profitera à toutes les femmes libyennes "qui taisent leurs ambitions et enterrent leurs rêves".
Mais elle avoue qu’il est "très difficile" de décider les femmes à se battre pour leurs droits. Beaucoup sont "prisonnières des convenances, dit-elle. Elles ont peur de choquer, de décevoir en étant elles-mêmes." Une crainte qui pourrait s’atténuer, alors que le regard que des hommes semble lui-même évoluer. Croisé au hasard d’un chemin, un habitant de Zenten lance : "On espère qu’après cette révolution, nos femmes seront aussi libres qu’en Europe."

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