Dans un compartiment de chemin de fer, une grand-mère et sa jeune et attirante petite-fille, un officier roumain et un officier nazi sont les seuls voyageurs. Le train passe sous un tunnel obscur, et l’on entend un baiser bruyant et une claque vigoureuse. Le train sort du tunnel, personne ne dit mot, mais la grand-mère se dit en elle-même : " Quelle excellente fille j’ai élevée, elle sait se défendre ". La jeune fille se dit : " Oh, grand-mère est assez âgée pour ne pas se formaliser d’un petit baiser. D’ailleurs, ces compagnons sont charmants. Je suis étonnée que grand-mère ait la main si leste ". L’officier nazi médite : " Comme ces Roumains sont malins. Ils volent un baiser et laissent l’autre prendre la claque à leur place ". L’officier roumain, lui, rit sous cape : "Comme je suis astucieux. J’ai embrassé ma propre main et claqué le nazi ".
"D’où vient ce que nous voyons, entendons, percevons, etc. ? "
L’homme ", dit KELLY, " regarde le monde à travers des modèles transparents ou des gabarits qu’il crée, et avec lesquels il essaie ensuite de faire coïncider les réalités qui composent le monde (...) Il crée ses propres moyens de voir le monde dans lequel il vit ; le monde ne les crée pas pour lui ".
Cela peut avoir de sérieuses conséquences quand on essaie de mettre en accord ses états intérieurs avec les événements extérieurs ! [1]