Les monothéistes connaissent l’existence des Samaritains par la Bible, grâce à la fameuse parabole du “Bon Samaritain”. Mais ce que beaucoup ignorent, c’est que ce peuple existe encore. Au nombre approximatif de 800, il est réparti entre la ville de Holon en Israël, et les hauteurs de la ville palestinienne de Naplouse, en Cisjordanie, défiant le temps et le conflit.
Des Israélites non-juifs
Les Samaritains se considèrent comme Israélites et leur pratique religieuse rencontre de fortes similitudes avec le judaïsme.
Présents dans la Bible, les Samaritains seraient à l’origine, tout comme les Juifs, des Israélites ayant fui l’Egypte pour la Terre Sainte.
Contrairement aux Juifs, les Samaritains n’accordent pas d’importance à la ville de Jérusalem. Le lieu sacré de la communauté est le Mont Garizim, désigné par Dieu pour être le centre du culte dans leur tradition. Selon eux, c’est là qu’Abraham se serait rendu pour sacrifier son fils, Isaac.
Pour certains membres de la communauté, les Samaritains sont d’ailleurs les seuls “vrais” Israélites, car contrairement aux Juifs, ils sont toujours restés en Terre sainte.
Pour la pratique religieuse, le samaritanisme se base uniquement sur les cinq livres qui composent la Torah. Ils prient d’ailleurs en hébreu ancien, une langue enseignée aux enfants de la communauté.
Une communauté qui s’est adaptée au conflit
Souvent regardés avec curiosité par le reste des Palestiniens et des Israéliens, les Samaritains arrivent cependant à tirer partie de leur identité. Les membres de la communauté qui vivent sur le Mont Garizim possèdent trois nationalités : palestinienne, israélienne et jordanienne. Ces multiples identités leur permettent aisément de s’adapter à chacune de ces sociétés, et facilitent leur vie au quotidien. Ils n’ont par ailleurs pas l’obligation d’effectuer le service militaire israélien, une règle qui leur garantit de bonnes relations avec le reste des Palestiniens. De son côté, l’Autorité palestinienne les reconnaît comme minorité. Grâce à ce statut, l’accès à certains métiers de la fonction publique leur est facilité.
Leur identité est donc un atout indéniable, même si elle crée parfois la confusion car le samaritanisme reste peu connu. En nombre très réduit, cette micro-communauté a d’ailleurs failli disparaître.
Une micro-communauté qui lutte pour sa survie
Au nombre approximatif de 800, les Samaritains font face à un problème démographique criant. Selon Abdallah Cohen, ce faible nombre s’explique par les persécutions dont ils ont été victimes au cour des siècles
Extraits d’un article de Ines Gil paru dans “les clés du Moyen-Orient” le 25/10/2018 • modifié le 11/06/2020
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