Incroyable, de tomber, ce 1er novembre 2023, sur ce ”Monologue du virus”. Juste maintenant. Il date de plus de trois ans, mars 2020, en plein essor de la Pandémie. Donc complètement dépassé, me direz-vous.
Sauf que…Regarder dans le rétroviseur n’est peut-être pas si idiot que ça. Les historiens ne me dédiront pas.
Et puis le bruit court que d’autres virus sont tapis dans les recoins de nos liens avec les animaux. [1]
Et puis… le livre et le film de Marie-Monique Robin parus en 2020 ”la fabrique des pandémies, qui vient de rentrer en ma possession, est toujours d’actualité et mérite toujours toute notre attention. (*)
Et puis… la situation mondiale qu’évoque le monologue n’a pas disparu, ”l’aberration de la ”normalité” et toujours là, elle a même avec vigueur repris le dessus. El ”la bifurcation qui structurait tacitement nos existences : l’économie ou la vie” est plus que jamais devant nos yeux. L’enjeu est toujours là, historique, et la nécessité d’agir.
Et puis… depuis que tout est (presque) rentré dans l’ordre du côté du Covid, nous voilà impacté par d’autres ”virus” : il y avait maintenant depuis 2022 la guerre en Ukraine, et voici que resurgit la ”question palestinienne”, le conflit séculaire Israël-Palestine, ”guerre éternelle ?”(https://orientxxi.info/magazine/la-guerre-d-octobre-1973-met-le-monde-au-bord-du-gouffre-nucleaire,6717)
”Je suis venu mettre à l’arrêt la machine dont vous ne trouviez pas le frein d’urgence” dit le Monologue du virus. Tiens, tiens…
J’y vois une étonnante matière à réflexion…
Nous sommes en plein déboussolement à propos de ce qui se passe au Moyen Orient.
Le traumatisme subi par les Israéliens n’a pas fini de secouer notre somnolence, notre sidération, notre incompréhension, notre incapacité de trouver les mots justes…
Face à ce désarroi, ce passage de REPORTERRE, extrait du Monologue du virus : "Je suis venu mettre à l’arrêt la machine dont vous ne trouviez pas le frein d’urgence." résonne aussi, à mes oreilles, en ce début du mois de nouvembre 2023.
Monologue du virus
paru dans lundimatin#234, le 21 mars 2020
”La pandémie a joué un rôle catalyseur. Elle a frappé les esprits. Le confinement a mis à l’arrêt la machine dont on ne trouvait pas le frein d’urgence. En suspendant, un temps, le fonctionnement dont nous étions tous les otages, le virus a révélé l’aberration de la « normalité », estiment les auteurs d’un puissant texte paru en mars 2020 sur le site Lundimatin : « Ce qui s’ouvre devant vous, ce n’est pas un espace délimité, c’est une immense béance. Le virus vous désœuvre. […] Il vous place au pied de la bifurcation qui structurait tacitement vos existences : l’économie ou la vie. C’est à vous de jouer. L’enjeu est historique. »
À quoi tient-on vraiment ? Alors que le monde bascule, des choix décisifs s’offrent à nous. Ils résonnent comme autant de petites voix intérieures. Il est temps d’habiter sa propre vie, de ne plus se renier, de sortir de la dissonance. « Il faut chercher la force de dire non », écrivait Albert Camus dans L’homme révolté.
En suspendant, un temps, le fonctionnement dont nous étions tous les otages, le virus a révélé l’aberration de la « normalité »
« Ce qui s’ouvre devant vous, ce n’est pas un espace délimité, c’est une immense béance. Le virus vous désœuvre. […] Il vous place au pied de la bifurcation qui structurait tacitement vos existences (…) C’est à vous de jouer. L’enjeu est historique. »