extraits de la PREFACE
Marchez dans la nature - où que ce soit dans le monde - et ouvrez vos sens. Pas seulement l’un ou deux d’encre eux, mais les cinq ensemble. La couronne des grands arbres bruissant dans la brise, un vert profond qui apaise votre âme, l’odeur de la terre et de l’écorce, la bouffée d’oxygène s’engouffrant dans vos poumons, la caresse des feuilles sur vos mains, la douceur d’un fruit sucré sur vos lèvres. Dans
La Femme qui tendait l’oreille aux plantes, Monica Gagliano vous demande de vous ouvrir à l’idée que les plantes sont dotées des mêmes sens - entendre, voir, sentir, toucher et goûter - et d’autres encore, de nouvelles dimensions, qui leur permettent de comprendre leur monde, en détectant des champs électromagnétiques, des sons où encore des vibrations basses fréquences. (...)
Nous sommes nombreux à reconnaître le rôle des plantes dans notre bien-être et dans l’air que nous respirons. Elles ont aidé à créer l’oxygène de l’atmosphère et elles ont contribué à l’évolution de l’homme. L’évolution des plantes a été, quant à elle, une telle réussite qu’elles représentent aujourd’hui plus de quatre-vingt-dix-neuf pour cent de la biomasse planétaire. En comparaison, la présence des humains et des autres animaux est infinitésimale. Pourtant nous, humains, considérons les plantes comme des espèces inférieures, passives et inertes, et non comme des créatures hautement évoluées. (...) Nous les avons reléguées au rang le plus bas d’une hiérarchie au sommet de laquelle nous trônons.
Cette façon de voir les choses ne fait aucun cas de l’histoire de l’évolution. Elle conditionne nos questionnements scientifiques et nous réduit à ne trouver qu’une partie des réponses sur le sens de nos vies. Confortés par ce complexe de supériorité, nous avons justifié l’exploitation généralisée du monde végétal. Pas seulement du monde végétal d’ailleurs, mais de toute créature que nous considérons comme inférieure aux humains - pour ainsi dire, toutes les autres espèces. Bien sûr, toutes les cultures n’ont pas ce complexe de supériorité anthropocentrée, mais c’est le cas de la plus dominante et de la plus puissante qui règne sur Terre aujourd’hui, ce qui engendre de nombreuses crises à l’échelle mondiale. (...)
Dans La Femme qui tendait l’oreille aux plantes, Monica Gagliano offre une compréhension et une connaissance du monde totalement différentes . Pas seulement du monde végétal, mais du monde en général. Elle attend . de vous que vous ôtiez vos œillères culturelles et éveilliez tous vos sens pour laisser entrer en vous le monde des plantes. Pour vous aider, elle vous invite à emprunter son propre chemin et elle partage volontiers ses préjugés et ses difficultés.
(...) Ce cheminement personnel et professionnel l’amène à poser des questions pertinentes et à concevoir des expérimentations simples et de qualité, qui mettent au jour de nouvelles formes d’intelligence chez les plantes. Nous découvrons qu’elles savent communiquer, apprendre, mémoriser, prendre des décisions…(...)
En puisant sa force à la fois dans la méthode scientifique et dans la sagesse des plantes, Monica s’appuie sur le caractère multidimensionnel de la nature pour mettre un terme définitivement à notre vision paroissiale et sclérosante de notre environnement. Malgré les rejets répétés de ses articles par la communauté scientifique, elle a persisté et publié ses expériences dans les meilleures revues d’écologie végétale. Elle a nagé contre le courant et éveillé nos consciences, même quand le courant tentait de la retenir sous l’eau, et nous lui en sommes reconnaissants.
En nous demandant d’ouvrir tous nos sens et d’en accueillir de nouveaux que nous n’avons même jamais explorés, Monica défriche pour nous un chemin à travers les bois, de rencontres en découvertes scientifiques. La Femme qui tendait l’oreille aux plantes est plus qu’une avancée de la science. C’est une révolution qui ouvre une fenêtre nouvelle sur le monde et nous incite à changer nos habitudes, nos comportements et nos actions afin d’arrêter la course effrénée des crises sociales et environnementales que nous avons créées. Alors, ouvrez votre esprit, laissez vos préjugés de côté et préparez-vous à un grand renversement, car vous ne verrez plus comme avant le monde et votre place en son sein.
Dr SUZANNE SIMARD
Professeure d’écologie forestière Université de Colombie-Brùannique, 25 juin 2018, PREFACE à “La femme qui tendait l’oreille aux plantes” de Monica Gagliano
• LIRE le texte libre d’accès qu’elle a publié en 2018 :
"La santé planétaire : Faisons-nous partie du problème ou de la solution ?"
(traduit par Deepl et que j’ai mis dans mes "pearltrees" :
https://www.mdpi.com/345270 [2]https://www.pearltrees.com/michelsi...
ou lire L’ORIGINAL en anglais, ici : https://www.mdpi.com/2078-1547/9/2/38
• ECOUTER sur Youtube :
– https://www.youtube.com/watch?v=90BUQoLu_Hg
– Conférence TEDx : https://youtu.be/5z-kZZVyHdw
Commentaire de TEDx : "Dans cet exposé, Monica nous présente son dernier projet de recherche, qui pourrait être son travail le plus "hérétique" à ce jour.
Monica a ouvert la voie au domaine de recherche de la bioacoustique végétale, en démontrant pour la première fois de manière expérimentale que les plantes émettent leur propre "voix" et qu’elles détectent et répondent aux sons de leur environnement."
(in the eye of the beholder a personal story of two seeds)
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