C’est un euphémisme de dire que le moteur de recherche Google écrase toute concurrence. D’après une étude de StatCounter, de novembre 2016, 92,9% des requêtes mondiales étaient effectuées via Google. Google traite 3 milliards de recherches par jour dans le monde.
Ce géant du web est omniprésent grâce à ses nombreux services : Gmail, Google Map, YouTube (et j’en passe) que nous connaissons tous. Ces derniers emmagasinent d’innombrables données personnelles qu’ils sont libres d’utiliser (plus ou moins) à leur guise. De plus, ces services ne sont pas toujours les plus écologiques ni les plus éthiques dans leur mode de fonctionnement.
Voici autant de raisons qui nous ont poussés à chercher de nouveaux moteurs de recherche alternatifs
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Qwant, le moteur français qui protège la vie privée
Qwant est créé en France en 2013 après 2 ans de développement. Ce moteur de recherche se donne deux objectifs : ne pas tracer ses utilisateurs et ne pas filtrer le contenu d’internet. Qwant mise aussi sur le fait d’être un service français pour séduire les internautes. La refonte du site ainsi que la création d’un service à destination des enfants, Qwant Junior, participent au développement du moteur.
De plus, Qwant a annoncé une collaboration avec AkuoCoop, premier producteur indépendant français d’énergie renouvelable. Ce dernier devient le fournisseur unique d’énergie au moteur qui a pour but d’atteindre 100% de sa consommation énergétique en énergie renouvelable. Qwant s’est aussi associé en 2016 avec Mozilla Firefox afin de proposer une version spéciale du navigateur avec Qwant comme moteur de recherche par défaut.
Il se différencie de Google en proposant une interface avec une barre de recherche latérale incluant les options de tri d’une recherche (web, photos, vidéos, etc). Les résultats sont présentés sur 3 colonnes : web, actualités et social. Il est cependant possible de personnaliser l’interface une fois connecté. L’interface est ergonomique et les résultats de recherche sont nombreux et pertinents.
En octobre 2015, Qwant a bénéficié d’un financement de 25 millions d’euros de la part de la Banque européenne d’investissement (BEI). Celle-ci expliquait alors que cet argent devrait permettre à Qwant « d’étendre son offre en Europe et ainsi développer un moteur de recherche hautement performant, respectueux de la vie privée de ses utilisateurs comme de la neutralité des résultats de recherche ».
La startup a levé 53,5 millions d’euros depuis sa création et compte aujourd’hui 32 millions de visiteurs uniques par mois, pour près de 2,6 millions de recherches l’année dernière. Il fait partie des principaux outsiders de Google en France et possède 2% de parts de marché. Pour la suite, la startup vise 5 à 7 % du marché européen. Elle souhaite aussi embaucher 1000 personnes en Europe et espère un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros d’ici cinq ans.
2
Xaphir : un accès à la connaissance impartial
Après 8 ans de recherche et développement à Épinal, la société Xilopix a lancé fin mars 2017 le moteur de recherche Xaphir.
Google se base sur le PageRank qui consiste à faire remonter les pages les plus populaires pour son moteur de recherche. Xaphir de son côté promet plus d’impartialité en se basant sur un ensemble de critères pour proposer le meilleur résultat possible. Les recherches par mots clés ne seront plus l’unique moyen de faire une recherche avec Xaphir qui prendra en compte la géolocalisation par exemple. Xaphir a pour objectif de faire partie du Top 5 des meilleurs moteurs de recherche d’ici 2020.
Aujourd’hui, le moteur est encore en version d’essai et les résultats proposés ne sont pas encore toujours pertinents.
Xaphir, le moteur de recherche français qui veut affronter Google
3
Lilo : le moteur de recherche solidaire
Lilo est un moteur de recherche éthique fondé en 2015 par deux ingénieurs : Clément Le Bras et Marc Haussaire.
Ce moteur permet à ses utilisateurs de cumuler des « gouttes d’eau » pour chaque recherche qu’ils réalisent. Ces « gouttes » sont une monnaie virtuelle correspondant à 50% des gains réalisés par Lilo grâce à la pub. Cette cagnotte donne la possibilité à l’internaute de soutenir un projet social ou environnemental. De plus, Lilo affirme ne pas tracer ses utilisateurs et ne pas récolter d’informations sur leurs recherches.
Lilo ne possède pourtant pas d’algorithme qui lui est propre. Lilo a développé une technologie de meta-moteur qui permet de sélectionner les résultats pertinents entre plusieurs sources algorithmiques dont Bing, Yahoo et Google. Cela présente l’avantage d’avoir des résultats de recherche très pertinents.
La startup compte déjà plus de 700 000 utilisateurs par mois et a collecté près de 310 000 euros, permettant de financer près d’une centaine de projets.
J’utilise personnellement Lilo comme moteur de recherche sur mon Firefox.
M.S.
4
DuckDuckGo : le moteur de recherche qui ne vous espionne pas
DuckDuckGo est un moteur de recherche créé en 2007 par Gabriel Weinberg en Pennsylvanie aux États-Unis. Ce moteur n’enregistre pas les recherches de ses utilisateurs ni leur adresse IP et ne leur montre pas de publicité sous forme de bannière. L’unique source de revenus pour DuckDuckGo vient des annonces sponsorisées par mots-clés. L’ergonomie de la plateforme est très réussie, cependant les résultats ne sont pas toujours les plus appropriés en français pour le moment.
Le moteur connaît une augmentation de trafic exponentiel. Ainsi, depuis son lancement, il revendique 10 milliards de requêtes dont près de la moitié l’année dernière. Cette évolution peut s’expliquer par l’affaire Snowden et par l’intégration par Apple du moteur dans son navigateur Safari.
5
Ecosia : le moteur qui plante des arbres
L’impact environnemental des recherches sur internet n’est pas négligeable. Un chercheur de Harvard a calculé en 2016 que chaque requête sur le moteur de recherche Google produit 7 g de C02. Cela revient à porter à ébullition l’équivalent d’une tasse d’eau.
Ecosia est un moteur de recherche allemand lancé en 2009 à Berlin. Ce dernier se distingue du géant Google en réinvestissant au moins 80% de ses profits venant de la publicité dans un programme de protection des forêts humides mené par le WWF. Pour faire simple, grâce à vos recherches Ecosia plante un arbre toutes les 10 secondes. Et pour preuve de son succès, Ecosia a annoncé avoir déjà planté 10 millions d’arbres depuis sa création. Il recense également 34 millions de recherches par semaine et 5 millions d’utilisateurs mensuels. De plus selon Ecosia, un milliard d’arbres pourraient être plantés d’ici 2020.
Les résultats des recherches sont issus du moteur Bing sur la plateforme de la startup allemande. Comme pour Lilo, cela présente l’avantage d’avoir des résultats de recherche très pertinents.
6
YaCy : le logiciel libre moteur de recherche
YaCy est un moteur de recherche décentralisé lancé en 2004. Chacun peut l’installer en téléchargeant le logiciel correspondant pour indexer des pages web. YaCy fonctionne sur le principe du peer-to-peer, où chaque client constitue lui-même un serveur. Il n’y a pas de censure de l’information, car il n’existe pas un serveur central. L’inconvénient de ce système vient du fait que son bon fonctionnement dépend du volume d’utilisateurs.
Yacy compte aujourd’hui 600 peer-utilisateurs qui ont permis au moteur d’indexer 1,4 milliard de documents. C’est environ 130 000 requêtes qui sont effectuées chaque jour au travers de ce moteur décentralisé.
27 janvier 2017
Moteur de recherche : Qwant s’offre enfin son application mobile
Le moteur de recherche français qui s’attaque au mastodonte Google depuis 2013, vient de faire parler de lui en lançant son application mobile, une bonne raison d’aller tester ce moteur de recherche, surtout si vous en avez assez du monopole de la firme de Mountain View.
Le moteur de recherche français Qwant vise les juniors
Le moteur de recherche français toujours en quête de niches sous exploitées pour faire grossir les rangs de ses utilisateurs, vient de dévoiler Qwant Junior pour les enfants.
Le concurrent de Google a mis au point cette version Junior, car les utilisateurs en culottes courtes seront les utilisateurs de demain, les fidéliser depuis la tendre enfance, c’est donc une façon de s’assurer l’avenir.
Qwant investit la recherche des enfants avec Qwant Junior
La version de Qwant offre plusieurs éléments importants de sécurité, afin de garantir aux parents une navigation sans problème pour leurs bambins. Le récent scandale du piratage de VTech le spécialiste des jouets dont nous parlions dans cet article, est une preuve que désormais les hackers s’attaquent à toutes les cibles, même les enfants. La sécurité n’est donc pas un luxe et le moteur de recherche a bien pris en compte ce paramètre.
Qwant a d’ailleurs affirmé qu’il prenait en compte : « le respect de la vie privée des internautes (Qwant Junior ne conserve pas l’historique de recherche des enfants) et la neutralité des résultats. Il est dépourvu de traçage, de publicité et de produits marchands ».
Qwant Junior a été décliné en deux versions. La première accessible sur cette URL Qwantjunior.com, s’adresse aux enfants qui surfent depuis chez eux, la seconde que l’on trouve à cette URLjunior.qwant.com est une version bloquée, destinée aux écoles et accessible uniquement via un code de l’éducation nationale.
Qwant a expliqué : « On privilégie les contenus pédagogiques, en écartant les sites commerciaux. Ce moteur fonctionne sur un système de liste blanche et de liste noire. La liste blanche comprend plus d’un million de sites à visée éducative. La liste noire contient 4 millions de sites : en gros, tout ce qui concerne les drogues, la violence ou la pornographie ».