1. Les cours sur la durabilité et la transition fleurissent dans les universités francophones du pays.
De plus en plus de jeunes prennent en compte la transition dans leur choix d’orientation.
Les professionnels de l’orientation constatent que de plus en plus de jeunes semblent s’intéresser à la question de la transition. “On remarque que chez plus de 50 % des jeunes qu’on reçoit, il y a un intérêt citoyen pour la durabilité ou la transition, explique Davina Hardy, psychologue d’orientation au Centre d’information et d’orientation (CIO) de Louvain-la-Neuve. Ils expriment un besoin de sens qu’ils veulent traduire de façon concrète, en se rendant utiles.”
“Se rendre utile” peut se traduire de nombreuses façons différentes. “Certains vont se tourner vers les sciences humaines, en cherchant à travailler sur des questions de justice sociale par exemple, poursuit Davina Hardy. D’autres vont plutôt s’intéresser aux sciences exactes et aux solutions qu’elles peuvent apporter aux grands problèmes actuels, avec les innovations techniques et la recherche scientifique. D’autres encore vont se centrer sur l’étude des changements climatiques et comment on peut agir dessus, sur la protection de l’environnement, sur la pollution des eaux, sur la faune, etc.”
Emmeline Van den Bosch, Journaliste au service Belgique
Publié le 10-01-2024
A Liège :
L’ULiège met en place un cours sur le climat obligatoire pour tous ses étudiants dès la rentrée prochaine
Ce cours est une initiative de la rectrice Anne-Sophie Nyssen et de son équipe rectorale.
Dès la rentrée académique 2024-2025, l’ensemble des étudiants inscrits en bachelier suivront le cours “Durabilité et Transition”. “Nous avons construit, avec des experts internes, les objectifs pédagogiques et le plan du cours sur base d’une large consultation de supports, tels que des articles scientifiques, des ouvrages, des rapports internationaux sur l’enseignement du développement durable, des MOOCs existant à l’ULiège et des MOOCs externes consacrés à cette thématique”, détaille Florianne Fassotte, spécialiste du développement durable, qui coordonne la conception des contenus de ce nouveau cours.
Un nouveau cours obligatoire pour “former des universitaires capables de comprendre la complexité de notre monde, de collaborer et d’agir de façon constructive et responsable en faveur d’un nécessaire changement”, conclut l’Université.
L’ULB
L’ULiège n’est pas la seule université à s’emparer du sujet.
lancera elle aussi, au début du second quadrimestre de cette année, un cours transversal accessible à tous les étudiants à partir de la deuxième année du bachelier. “Introduction aux enjeux de la durabilité” pourra être choisi comme cours à option dans certaines facultés, ou comme cours supplémentaire dans d’autres. Comme à l’ULiège, il sera interdisciplinaire et fera intervenir de nombreux professeurs.
À l’UNamur,
ce sont deux cours transversaux facultatifs qui ont été mis en place. “Changement global et Anthropocène” aborde les limites planétaires et d’autres formes d’économie, tandis que “Quelles transitions pour un monde plus soutenable ? Approche philosophique et interdisciplinaire” apporte les clés pour comprendre les grands concepts et les grands débats de la transition.
À l’UCLouvain :
Engouement sur les campus
Le cours “Enjeux du développement durable et de la transition” est aussi déjà intégré dans quelques programmes de façon obligatoire. Pour les autres étudiants, le cours est accessible en ligne, comme Mooc – l’acronyme de “Massive Open Online Course” ou cours en ligne. Le grand public y a d’ailleurs également accès gratuitement sur la plateforme edX mais doit débourser 127€ s’il veut recevoir la certification en fin de cours.
Valentin Couvreur est l’un des enseignants de ce cours et remarque sa popularité grandissante. "Il y a clairement une demande croissante d’année en année. De façon générale, sur le campus universitaire, on remarque un engouement pour les questions et les projets durables, tant chez les étudiants que chez les chercheurs. Les gens se posent des questions, veulent apprendre, mais veulent aussi s’engager.”
Le bachelier en énergies alternatives et renouvelables connaît aussi un succès croissant, selon le Centre d’Information et d’Orientation de Louvain-la-Neuve.
Le Service Public de Wallonie
propose un répertoire des formations liées au développement durable en Belgique francophone, qui reprend notamment ces cours universitaires, mais aussi beaucoup d’autres.
2. De plus en plus de jeunes prennent en compte la transition dans leur choix d’orientation.
La psychologue d’orientation note que la jeune génération actuelle est très conscientisée aux enjeux de la transition et cherche à trouver sa place dans le monde professionnel notamment à travers ce prisme.
La transition touche tous les domaines
"Il y a 10 ans, les alternatives au monde de l’emploi traditionnel étaient beaucoup moins nombreuses. Aujourd’hui, il y en a tellement, on peut avoir 1000 casquettes et un même objectif commun.”
Quels que soient les intérêts qui animent les jeunes en cours d’orientation, les conseillers rappellent que la transition n’est pas qu’une affaire d’un ou de deux types d’études. “C’est super important de garder en tête que la transition d’une société touche tous les domaines, précise Davina Hardy. On n’est pas obligé d’être bioingénieur ou maraîcher. En fonction du profil, des aspirations, des forces, des limites, on peut agir dans tous les métiers. Qu’on le veuille ou non, d’ailleurs, on sera tous amenés à vivre des changements professionnels liés à la transition.”
3. Graine de soi
– Comment trouver sa voie, choisir un métier dans un monde qui change en permanence ?
– Comment savoir quelle orientation me convient, quand il existe plus de 15.000 métiers ?
– Comment prendre sa place, se responsabiliser et se motiver dans une société aux contours flous ?
Graines de Soi se donne pour mission de vous accompagner dans ces questions difficiles. Persuadés que les transitions actuelles peuvent être une chance, nous voulons vous inviter à vous connecter au meilleur de vous-mêmes. En travaillant la confiance en soi et dans les autres, nous vous amenons à vous projeter positivement dans l’avenir tout en ayant conscience des enjeux de notre époque.
Appréhender la Transition
Tous les observateurs sont unanimes pour dire que nous vivons un changement d’époque. Les mutations à l’oeuvre vont profondément modifier nos manières de travailler, notre rapport à l’autre, à l’habitat, à la mobilité, à l’alimentation.
En nous inspirant de la spirale dynamique et de plusieurs spécialistes de la transition, nous voulons développer chez les jeunes des savoirs-faire et savoirs-être utiles pour appréhender les mutations en cours ou à venir. Parmi celles-ci nous pouvons relever la raréfaction des ressources, les changements climatiques, la réduction de la biodiversité, les mutations liées au numérique, et l’émergence d’une économie plus collaborative. Les objectifs du développement durable prônés par l’ONU en sont représentatifs.
Dans cette optique, nous aimons mettre les jeunes en lien avec des initiatives et des acteurs de la transition.
4. Crise de sens et éco-anxiété
L’ASBL a aussi récemment lancé un projet de podcast. Dans chaque épisode d’une vingtaine de minutes, “Feu sur la banquise” raconte la rencontre entre un jeune adulte “perdu” face à son avenir et un témoin de la transition. “On est partis des jeunes et des thématiques qui les intéressaient, puis on les a mis en contact avec des personnes qui travaillaient dans un domaine inspirant. Des liens très forts se sont parfois créés. Ce qui est génial, c’est qu’ils sont tous en mouvement maintenant. Ça les a reboostés.”
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