Le petit livre de Jean-Marc Gancille est un brûlot, un livre choc. Je ne l’ai trouvé intéressant que dans la 2ème moitié du livre, les 45 dernières pages.
J’y ai trouvé échos, voire confirmation, de mes propres interrogations, mes doutes, les fluctuations de ma pensée et de mes émotions, qui ont pu en partie être clarifiés par cette écriture claire : “ce qui s’énonce clairement… “ !
Mais il y a à boire et à manger ! Je suis loin de partager son cheminement et sa démonstration.
Si j’ai relevé des extraits (ci-joint) et si j’en parle, ce n’est pas pour présenter le livre et sa façon de voir les choses. Pour cela, la meilleure chose à faire est de le lire.
Non, ce que j’ai voulu faire, c’est mettre en mémoire ce qui m’interroge, me permet d’aller plus loin, de préciser et d’approfondir un certain nombre de questions essentielles.
J’ai donc laissé de côté une série de considération que je ne partage pas, comme l’excès de catastrophisme, ou, comme souvent avec les auteurs français, des considérations politico françaises, franco-françaises, alors que j’aimerais des vues plus larges, non seulement plus européennes mais aussi plus mondiales.
(Mon Dieu que c’est difficile pour beaucoup d’auteurs français !)
Mes “extraits” se veulent donc un écho à une pensée personnelle toujours en construction. Et tant mieux si ils aident certaines personnes qui se trouvent sur la même longueur d’onde que moi, à creuser un peu davantage leur réflexion.
Pour compléter mon point de vue, voici, en marge de toutes les présentations dithyrambique (un livre qui se vend, ça rapporte !), un avis critique, caustique, du “Réseau Idée” :
“Nième ouvrage sur la problématique du changement climatique, « Ne plus se mentir » dénote par un ton volontairement sec et impitoyable. [1]
Je n’ai pas voulu reprendre à mon compte ni cautionner les excès du petit livre de Jean-Marc Gancille, néanmoins salutaire.
Inutile de se rendre malade !
Préserver plutôt une pensée qui guérit.
En relevant l’essentiel et ce qui, malgré tout, donne de l’espoir.
Et puis j’y ajoute même un antidote, salutaire je pense, à lire ICI.
1.
L’AVENIR EST-IL ENCORE OUVERT ?
On n’est pas près de réconcilier la fin du monde et la fin du mois, en tous les cas pas sans une répartition équitable du fardeau immense que constituerait l’effort de conversion de pans entiers de l’économie.
Atténuer le changement climatique suppose des choix impopulaires. (…)
Il ne s’agit ni plus ni moins que de reconvertir en un temps record (pour mémoire, l’ONU disait deux ans) la globalité d’un système sédimenté depuis des siècles sur le principe d’une croissance économique assurant le financement des services publics, de la protection sociale, de l’assurance vieillesse, de la santé. Bref, le socle de la cohésion sociale. Qui est prêt à y renoncer ?
Il s’agirait aussi de remettre radicalement en cause toute une organisation spatiale façonnée par la logique productiviste(...). Les désillusions du Grenelle de l’environnement donnent une idée de la maigrelette probabilité de réussite. Seule une démocratie forte et vivante, garantie par un État impartial, permettrait de dépasser les logiques de conflits d’intérêts et enclencher une transition accélérée. Nous n’y sommes pas.
Et soyons francs : sommes-nous conscients, individuellement et collectivement, de ce que signifie véritablement un désengagement du système au nom de l’écologie ? Avons-nous vraiment le courage de nous confronter au risque existentiel que cela suppose ? Un individu qui renoncerait à la civilisation industrielle, à un train de vie à l’occidentale et à une bonne part de ses revenus pour entrer dans une très respectable décroissance choisie est-il vraiment prêt à assumer la perte de sécurité, de protection sociale, de santé et de confort minimum que permet la société consumériste ? De la même façon, une nation qui mettrait résolument en œuvre une stratégie de descente énergétique, en renonçant à ses budgets de développement économique, à l’entretien d’une partie de ses infrastructures, à ses moyens de défense, peut-elle assumer devant ses concitoyens le risque de ne plus pouvoir faire face à ses prérogatives régaliennes et exposer sa fragilité dans un contexte de compétition mondialisée et exacerbé pour les ressources ? Seule une gouvernance mondialisée, bienveillante et coordonnée le permettrait. Et encore. (...)
Enfin, il faut du temps pour remporter la bataille culturelle de décolonisation des imaginaires. Et encore davantage pour s’aligner en cohérence avec ses convictions. (...) Nous faisons tous au quotidien des compromis avec notre conscience.(…) Des chercheurs ont pu montrer que nous pratiquons une forme d’éthique compensatrice où nous tentons en permanence de garder un équilibre entre« bonnes » et« mauvaises » actions, entre convictions et envies-”. (…) S’évertuer à changer les comportements s’apparente au supplice de Sisyphe.
La suite de l’article se trouve ICI.
Comme antidote à cet ouvrage, je propose au lecteur d’aller lire l’article au sujet des cours sur la transition climatique qui se créent dans les universités" : "Trouver sa vocation dans un monde en transition".
2.
CROYONS ENFIN CE QUE NOUS SAVONS
3.
CONSIDÉRATIONS POUR LA SUITE
4.
NOUS ALLONS AVOIR BESOIN DE COURAGE
[2]