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Comprendre le présent et penser l’avenir. Cerner les différentes dimensions de l’écologie, au coeur des grandes questions qui vont changer notre vie. Donner des clés d’analyse d’une crise à la fois environnementale, sociale, économique et spirituelle, Débusquer des pistes d’avenir, des Traces du futur, pour un monde à réinventer. Et aussi L’Education nouvelle, parce que Penser pour demain commence à l’école et présenter le Mandala comme outil de recentrage, de créativité et de croissance, car c’est aussi un fondement pour un monde multi-culturel et solidaire.

Michel Simonis

L’éducation implicite
Article mis en ligne le 11 novembre 2016
dernière modification le 22 novembre 2016

Pourtois, J.-P., & Desmet, H. (2004).
Paris : Presses Universitaires de France

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Jean-Pierre Pourtois et Huguette Desmet, docteurs en sciences psychopédagogiques et professeurs à l’Université de Mons-Hainault en Belgique, dirigent le Centre de Recherche et d’Innovation en Sociopédagogie familiale et scolaire (C.E.R.I.S.). Ils ont écrit plusieurs ouvrages, dont « L’éducation postmoderne », « Le parent éducateur », « Éducation familiale et résilience ».
Celui qu’ils présentent aujourd’hui traite de deux questions majeures : comment se socialisent les enfants ? Par quels processus s’individualisent-ils ?

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Les auteurs répondent à ces questions en faisant appel aux interactions sociales : leur étude vise à analyser l’éducation au sein de la famille, c’est-à-dire un ensemble d’interactions jouant un rôle majeur dans la socialisation de l’enfant. Cette éducation est qualifiée « d’implicite », car elle n’est pas explicitement formalisée et se fait à l’insu de l’enfant : sans son consentement formel.
La démarche de Jean-Pierre Pourtois et Huguette Desmet est triple. D’abord, ils se proposent de saisir conceptuellement ce qu’est « l’éducation implicite ». Ils font ensuite émerger le produit de cette « éducation implicite » et montrent ses corrélations avec la trajectoire scolaire et sociale de l’enfant. Ils adoptent enfin une démarche politique pour prôner une action énergique en faveur des adultes éducateurs.

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Le premier chapitre situe le cadre théorique de leurs analyses. À l’instar de Pierre Bourdieu, les auteurs qualifient l’éducation de « violence symbolique ». Ils s’empressent d’ajouter que cette violence infligée à l’enfant est néanmoins indispensable : sans elle, celui-ci ne pourrait ni grandir, ni se socialiser, ni vivre. C’est donc grâce à cette violence que l’enfant développe son identité. D’emblée, le lecteur mesure les enjeux de l’éducation implicite : celle-ci façonne l’identité et la destinée de l’individu. Durant toute son enfance, le jeune intériorise des scripts, des schèmes transmis par ses parents et par ses proches. Ces schèmes façonnent sa personnalité. Chaque jour, il intériorise une multitude de schèmes mais, au bout du compte, la plupart ne deviennent pas opératoires et sont encore moins incorporés.

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Dans le deuxième chapitre, différents profils familiaux sont décrits. Les familles « prothésistes » constituent une catégorie privilégiant les études et la recherche d’emploi. Les « familialistes », quant à elles, s’investissent majoritairement dans la sphère familiale. Le type de familles « prothésiste » semble favoriser l’ascension sociale et professionnelle du jeune, tandis que la logique « familialiste » nuit à son insertion socioprofessionnelle.

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Le troisième chapitre présente le paradigme des besoins psychosociaux. Selon ce modèle, la construction de l’identité se réalise selon quatre dimensions regroupant chacune trois besoins fondamentaux. La dimension affective regroupe les besoins d’attachement, d’acceptation et d’investissement. La dimension cognitive se compose des besoins de stimulation, d’expérimentation et de renforcement. La dimension sociale réunit les besoins de communication, de considération et de structures. Enfin, la dimension idéologique concerne les valeurs humaines qui apparaissent comme nécessaires au bonheur de l’homme : le bon et le bien (la morale et l’éthique), le vrai (la vérité) et le beau (l’esthétique).

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Les derniers chapitres mettent en évidence la dualité des schèmes : chaque individu est porteur en lui de schèmes positifs et de schèmes négatifs. La résistance à l’échec et le besoin d’expérimentation sont, par exemple, des schèmes positifs. La mésestime de soi et le sentiment d’inefficacité personnelle sont, par contre, des schèmes négatifs.

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L’ouvrage a l’avantage de présenter d’une manière simple le processus complexe de construction de l’identité en soulignant le rôle prépondérant de l’éducation implicite. Il peut ainsi devenir un instrument de formation pour les parents, les assistants sociaux ou les éducateurs désirant améliorer leurs connaissances en matière d’éducation des enfants ou des adolescents. Le poids des schèmes incorporés depuis l’enfance y apparaît considérable : ceux-ci parviennent souvent à imposer leur logique conservatrice. Néanmoins, Jean-Pierre Pourtois et Huguette Desmet terminent leur propos par un message d’espoir : selon eux, chaque individu est capable de modifier sa programmation mentale. La formation ainsi que les réseaux sociaux peuvent permettre au sujet d’évoluer et de transformer ses schèmes négatifs en schèmes positifs.


VOIR l’exposé à la 5e BIENNALE DE L’EDUCATION ET DE LA FORMATION
(Synthèse sur les site du GBEN)

Résumé.
http://www.inrp.fr/biennale/5biennale/Contrib/327.htm

Mots clés : Éducation implicite, besoins, schéma, analyse des similitudes, analyse implicative

Version longue.
http://www.inrp.fr/biennale/5biennale/Contrib/Long/L327.htm