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LARCENCIEL - site de Michel Simonis
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Comprendre le présent et penser l’avenir. Cerner les différentes dimensions de l’écologie, au coeur des grandes questions qui vont changer notre vie. Donner des clés d’analyse d’une crise à la fois environnementale, sociale, économique et spirituelle, Débusquer des pistes d’avenir, des Traces du futur, pour un monde à réinventer. Et aussi L’Education nouvelle, parce que Penser pour demain commence à l’école et présenter le Mandala comme outil de recentrage, de créativité et de croissance, car c’est aussi un fondement pour un monde multi-culturel et solidaire.

Michel Simonis

Richard Wilkinson : Pourquoi l’égalité est meilleure pour tous
Article mis en ligne le 18 janvier 2014
dernière modification le 24 octobre 2018

Dans Pourquoi l’égalité est meilleure pour tous, un ouvrage remarquable qui vient de paraître en français, les épidémiologistes britanniques Kate Pickett et Richard Wilkinson démontrent que l’on vit mieux dans les pays plus égalitaires. Entretien avec ce brillant intellectuel qui a découvert que l’inégalité économique « nuit gravement à la santé ».

« L’égalité est bénéfique pour tous, même pour les riches »

« Les idées de type Wilkinson sur les effets corrosifs des inégalités sont en train de devenir le discours dominant », affirme le lauréat du prix Nobel d’économie Paul Krugman.

Des idées désormais reprises publiquement du premier ministre britannique David Cameron au président américain Barak Obama. C’est dire l’importance de la recherche menée par Richard Wilkinson et sa collègue Kate Pickett au départ des données de l’ONU et de la Banque mondiale relatives à 23 pays industrialisés.

Dans leur ouvrage Pourquoi l’égalité est meilleure pour tous, ces deux épidémiologistes montrent que de nombreux indices de santé se dégradent avec l’augmentation du niveau d’inégalité économique d’un pays, défi ni comme la différence de revenus entre les 20 % les plus riches et les 20 % les plus pauvres. Et dans cette même étude, tous les indices convergent : la diminution de l’espérance de vie, de la cohésion sociale et de la mobilité sociale  [1]], un accroissement de l’anxiété, des troubles mentaux, de la mortalité infantile, du nombre de mères adolescentes, de la consommation de drogues, de l’obésité, de la violence, de la perte de confiance, du taux d’emprisonnement, de l’échec scolaire, etc.

Cette simple idée intuitive selon laquelle l’inégalité est socialement toxique revient donc aujourd’hui en force, portée par des preuves difficilement contestables. Désormais, il est faux d’affirmer que ’plus les riches sont riches, mieux la société se porte’. Entretien avec Richard Wilkinson, un scientifique qui met à mal l’idéologie néolibérale.

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Pourquoi l’égalité est meilleure pour tous, Richard Wilkinson, Kate Pickett, Les Petits matins, 2013.
Edition les petits matins, 500p. 20 €

"Démonstration chiffrée à l’appui, deux épidémiologistes britanniques affirment que l’inégalité des revenus est le principal obstacle à la santé et au bonheur des habitants des pays développés.
Une rumeur venue d’Angleterre vient de traverser la Manche, et elle dit à peu près ceci : "Ce n’est pas la richesse qui fait le bonheur des sociétés, mais l’égalité des conditions." La belle affaire, dira-t-on : l’égalité n’est-elle pas au menu de toutes les démocraties modernes ? Certes, mais cette fois, il ne s’agit pas d’un vague idéal, mais d’un bilan patiemment compilé et mis en forme par deux épidémiologistes britanniques. Le livre, publié en 2009 en anglais (The Spirit Level), est désormais traduit et publié par l’éditeur Les Petits matins. Resté plus de cent jours au top 100 d’Amazon, l’original de langue anglaise a été vendu à plus de 140.000 exemplaires et traduit dans plus de 15 langues." 

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Editions http://www.lespetitsmatins.fr/collections/pourquoi-legalite-est-meilleure-pour-tous/


Voir aussi la conférence TED de Richard Wilkinson (avec la transcription en français sur le site de l’arc en ciel - VOIR >>)

En voici quelques extraits significatifs, qui concernent l’éducation et l’école :
1/ Les données internationalement comparables sur l’espérance de vie, sur les résultats en maths et en lecture et écriture des enfants, le taux de mortalité infantile, le taux d’homicides, la proportion de la population en prison, le taux de natalité chez les adolescentes, les niveaux de confiance, l’obésité, les maladies mentales - ce qui dans la classification diagnostique normale comprend la toxicomanie et l’alcoolisme - et la mobilité sociale. Nous les avons tous mis dans un seul indice. Ils sont tous la même pondération. Lorsqu’un pays a un score moyen sur ces choses. Et là, vous le voyez par rapport à la mesure de l’inégalité que je viens de vous montrer, que je vais utiliser encore et encore dans les données. Les pays les plus inégalitaires font pire dans toutes ces sortes de problèmes sociaux. C’est une corrélation extrêmement étroite. Mais si vous regardez ce même indice des problèmes sanitaires et sociaux par rapport au PNB par habitant, au revenu national brut, il n’y a rien là, plus aucune corrélation.

2/ nous avons donc publié un article dans le British Medical Journal sur l’indice UNICEF du bien-être des enfants. Il combine 40 composantes différentes mis en place par d’autres personnes. Il prend en compte si les enfants peuvent parler à leurs parents, s’ils ont des livres à la maison, à quoi ressemblent les taux de vaccination, s’il y a de l’intimidation à l’école. Il contient tout. Ici, il est en rapport à cette même mesure de l’inégalité. Les enfants font pire dans les sociétés plus inégalitaires. Un rapport très significatif. Mais encore une fois, si vous regardez cette mesure de bien-être de l’enfant, par rapport au revenu national par habitant, il n’y a aucune relation, aucune suggestion d’une relation.

3/ Fait intéressant, certains travaux parallèles en cours en psychologie sociale : il y a des gens qui ont examiné 208 études différentes dans laquelle les volontaires avaient été invités dans un laboratoire psychologique pour qu’on mesure leurs hormones de stress, leurs réponses à faire des tâches stressantes. Et dans le bilan, ce qu’ils voulaient examiner c’est ce genre de stress qui plus régulièrement fait monter les niveaux de cortisol, l’hormone principale du stress. Et on a conclu que c’était les tâches qui comprenaient une menace socio-évaluative - des menaces envers l’estime de soi ou le statut social par lesquelles les autres peuvent juger négativement vos performances. Ce genre de stress a un effet très particulier sur la physiologie du stress.

4/ Le grand changement dans notre compréhension des facteurs de santé chronique dans le monde riche et développé est comment le stress chronique important à partir de sources sociales affecte le système immunitaire, le système cardiovasculaire. Ou par exemple, la raison pour laquelle la violence devient plus fréquente dans les sociétés plus inégalitaires c’est parce que les gens n’aiment pas qu’on les méprisent.