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LARCENCIEL - site de Michel Simonis
Slogan du site

"To do hay qui ver con todo" (tout a à voir avec tout) Parole amérindienne.
Comprendre le présent et penser l’avenir. Cerner les différentes dimensions de l’écologie, au coeur des grandes questions qui vont changer notre vie. Donner des clés d’analyse d’une crise à la fois environnementale, sociale, économique et spirituelle, Débusquer des pistes d’avenir, des Traces du futur, pour un monde à réinventer. Et aussi L’Education nouvelle, parce que Penser pour demain commence à l’école et présenter le Mandala comme outil de recentrage, de créativité et de croissance, car c’est aussi un fondement pour un monde multi-culturel et solidaire.

Michel Simonis

EDITORIAL de juillet 2010
Article mis en ligne le 2 juillet 2010
dernière modification le 9 février 2023

Bonjour,
Voilà ! Il est temps de reprendre le fil…
Après un long temps de silence, le site a été fermé huit jours par mon hébergeur pour des raisons restées mystérieuses : piratage ? saturation ? trop de visites ?
Mais voilà que tout est rentré dans l’ordre.

C’est l’occasion...

Oui, c’est l’occasion de me rendre compte que j’ai un peu laissé filer les jours sans alimenter ces pages qui ne demandent qu’à se nourrir de l’actualilté, ou plutôt de réflexions sur l’actualité, dans le sens de ce qui émerge.
"Accompagner en douceur ce qui doit disparaître, accompagner ce qui est en train de naître" dit le programme "Réveiller le rêveur."

 Soins palliatifs pour le monde qui s’en va, le pétrole, le nucléaire, les génocides, les forêts qu’on rase, les indiens dont on spolie les territoires (ça fait longtemps, cela…, mais là où il y a encore des communautés indiennes qui survivent, la gourmandise des gouvernements et des firmes pétrolières est sans limite et sans pitié), les villages rubans et les "villes à la campagne", les aliments formatés par l’industrie et qui rendent malades, les villages décimés par le sida, les paysans de l’Inde qui se suicident parce qu’on leur a pris leur terre (là aussi…) et qu’ils ne peuvent plus se payer leurs propres semences, que les gros semenciers se sont appropriés en les brevetant… ou

 accouchement sans violence pour ce qui est en train de naître ? Accompagner, faire émerger, participer, soutenir les villes en transition, le (vrai) bio (parce qu’il y a aussi le faux), le (vrai) commerce équitable (parce qu’il y a aussi le faux), le (vrai) développement, parce qu’il y a aussi le pseudo-développement, les (vraies) compensations carbones (parce qu’il y a aussi, en Afrique, des villageois qu’on expulse pour planter des forêts qui vont rapporter des "certificats verts" aux entreprises polluantes de chez nous)…

Eh oui, les signes d’un monde qui se reprend en main sont à analyser avec lucidité.

"La nature est devenue consciente d’elle-même et peut donc faire des choix pour survivre" dit Joanna Macy. Et en même temps, ceux qui ont l’argent et le pouvoir lancent le "capitalisme vert", le "développement durable" qui ne sont que des habits de fête pour des "exploitants" qui ont mené le monde au bord du gouffre, une nouvelle mélodie agréable à nos oreilles pour une vieille rengaine qui a percé les tympans en nous rendant malades, sinistres déguisements que ces SUV déguisées en "voitures vertes", ou ces savons qui lavent plus vert que vert, ces emballages vert prairie pour des produits inchangés, et cet usage tout à fait légal du mot "écologique" à tous les coins de rue (et dans tous les rayons de nos supermarchés) puisque le mot n’est pas "protégé (ni breveté, ni labellisé)…

Mais je veux rester, sans me laisser emporter par l’hostilité, dans l’accompagnement des nouvelles formes de vie sociale. Certes il y a des forces contraires. Certes le héro du conte poursuit sa quête, rencontre des opposants qui risquent de faire capoter sa mission et mettent sa vie en danger, mais trouve des adjuvants qui vont l’aider à surmonter une à une toutes les épreuves, et il reviendra vainqueur avec l’objet de sa quête, et grandi par son aventure.

Certes, il y a aujourd’hui engagée une course contre la montre dont l’issue n’est pas évidente. Combien sont sceptiques, découragés, désespérés ? Et on me demande : "Comment fais-tu pour être si optimiste ?"

Alors je réponds par une citation qui me parle beaucoup :

"Réchauffement climatique, montée des inégalités : le tableau se noircit et nous culpabilise. N’est-ce pas parce que nous ne sommes pas assez responsables, pas assez engagés, pas assez conscientisés, pas assez militants ? Patrick Viveret ne le pense pas. Pour lui, là où le bât blesse, c’est plutôt au niveau de la demande fondamentale de chacun de trouver sa place dans une histoire qui fasse sens. Plutôt que de se complaire dans les délices un peu pervers d’un militantisme sacrificiel, le temps est venu de placer la construction de la joie de vivre au cœur des projets alternatifs. Il ne suffit plus d’affirmer qu’un autre monde est possible, mais de voir qu’une autre manière d’être au monde est déjà là et qu’il nous revient de mettre en réseau toutes les initiatives de ce qu’on appelle les « créatifs culturels ». Un peu comme le fit le mouvement ouvrier à ses origines au XIXe siècle, il s’agit encore et toujours d’articuler la lutte, la proposition transformatrice et l’expérimentation sociale."

(Partick Viveret)

C’est ma copine Aline, celle de la Deep Ecology, qui me dit : le problème c’est que beaucoup de gens n’ont aucune vision de ce qu’ils voudraient que le monde soit. Faute de vision, on ne peut avoir de choix. Et si "la nature s’est trouvé la possibilité de se donner des choix", il serait bien triste que les hommes ne puissent en faire autant.
Et marcher de concert avec la nature qui se bouge...

Les forces de vie, les forces de renouveau, les forces de réenchantement sont là, plus puissantes qu’on ne croit. Le drame serait l’éparpillement, l’impossiblité de s’entendre, chacun se croyant détenteur de la vérité.

Alors voilà, dès les semaines à venir (et les vacances seront propices à ces réflexions), je ferai part ici de ce qui m’a interpellé, secoué, ouvert les yeux, conforté, enthousiasmé, enchanté... ces derniers mois. Et je vous assure, pour qui sait voir et entendre, ça fourmille...

1er juillet 2010

 Une vidéo arrivée ce soir dans mon courriel. Merci à Martine qui me dit "j’aime... avoir le choix". Ca commence comme une bête conférence scientifique... et puis ça s’envole :
http://www.dailymotion.com/video/x8agq2_jill-bolte-taylor-sous-titre-franca_tech

 Une citation de Juliette Binoche.

 Une phrase de Christian Arnsperger.

 Deux citations (en attendant des extraits plus conséquents) d’un texte de Patrick Viveret.

 Des coup de buttoir mais combien salutaires et regonflants de Serge Latouche,

 La révolte des communautés indiennes en Equateur, et voir aussi le document ci-joint :

 Et celle des paysans indiens en Inde

etc...
A suivre...


Mais j’en profite pour vous donner dès maintenant la primeur d’un texte que j’ai commencé à rédiger il y a tout juste un an, en perspective de mon intervention à Mostaganem (Algérie) et que j’ai appelé "les 9 cases" :