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LARCENCIEL - site de Michel Simonis
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"To do hay qui ver con todo" (tout a à voir avec tout) Parole amérindienne.
Comprendre le présent et penser l’avenir. Cerner les différentes dimensions de l’écologie, au coeur des grandes questions qui vont changer notre vie. Donner des clés d’analyse d’une crise à la fois environnementale, sociale, économique et spirituelle, Débusquer des pistes d’avenir, des Traces du futur, pour un monde à réinventer. Et aussi L’Education nouvelle, parce que Penser pour demain commence à l’école et présenter le Mandala comme outil de recentrage, de créativité et de croissance, car c’est aussi un fondement pour un monde multi-culturel et solidaire.

Michel Simonis

Lettre ouverte aux agriculteurs progressistes
Kokopelli les interpelle au sujet du maïs transgénique

Cela date de 2009, mais toujours d’actualité.

Article mis en ligne le 1er octobre 2007
dernière modification le 25 avril 2021

De ce long texte très fouillé et technique, j’extrais un passage assez éclairant non pas sur les OGM en tant que tel mais sur les mécanismes mis en place par les semenciers pour obliger l’agriculteur à racheter chaque année de nouvelles semences. [1] Voici le mécanisme.

En réalité, que se passe-t-il ? Si vous faites de la consanguinité chez les mammifères (des organismes à fécondation croisée, qui ont donc un papa et une maman différents), vous savez qu’il se produit une dépression consanguine. Un éleveur qui ferait de la consanguinité dans son troupeau devrait rapidement le mettre à la casse. Eh bien ! Le maïs est comme un mammifère. C’est une plante à fécondation croisée (une plante de maïs a, en général, un papa et une maman différents) et la consanguinité se traduit par une baisse de la vigueur de la plante. Ceci avait été observé et décrit par Darwin dès 1868.

Qu’a fait le sélectionneur (...) ? Les variétés paysannes cultivées par vos parents étaient constituées de plantes différentes. Ils pouvaient en ressemer le grain sans craindre la consanguinité. Ce que le sélectionneur doit à tout prix empêcher. Il a donc extrait au hasard des clones des variétés paysannes de maïs cultivées par vos parents. Comment ?

Il fait d’abord au hasard 6 générations d’autofécondation pour obtenir des « lignées pures ». Croisées deux à deux, ces lignées pures donnent des plantes de maïs ordinaires dont la caractéristique n’est pas d’être « hybride », mais de pouvoir être copiées (clonées) à volonté puisqu’on en connaît les parents « lignées pures ». Le sélectionneur teste ces clones pour sélectionner le meilleur et remplacer ces variétés. Il vous en vend les semences. Vous semez ces clones dans vos champs. (...) On vous fait admirer l’uniformité de ces clones dans vos champs si « propres » grâce à l’atrazine et autres poisons. C’est beau, ces plantes uniformes, comme militarisées, poussant dans un désert ! Finie, la diversité de la Nature !

Et vous avez été aveuglé au point de ne pas voir la réalité sous vos yeux : au moment de la fécondation, les plantes du clone se fécondent bien les unes les autres, mais comme elles sont génétiquement identiques ou presque, c’est comme si vous faisiez une autofécondation. Vos clones merveilleux d’uniformité sont des machines à autoféconder le maïs, donc à le détruire. Vous ne pouvez plus semer le grain récolté.

En résumé, le Généticien, le semencier et ses techniciens détournent votre attention à coups de “vigueur hybride” et autres « hétérosis » pendant qu’ils mettent en oeuvre dans votre champ, à votre insu et sous vos yeux admiratifs, une autofécondation, c’est-à-dire la forme la plus violente de consanguinité (chez les mammifères, vous ne pouvez pas faire mieux (ou pire) que des croisements père-fille, mère-fils ou frère-soeur). Vous détruisez votre maïs dans votre champ. Et en prime, vous admirez la destruction dont vous êtes victime !

La sélection de variétés de maïs (le « maïs population ») permettrait pourtant d’aussi bons résultats agronomiques sans vous obliger à racheter votre semence chaque année. Quant à la sésamie ou à la pyrale, les bonnes pratiques agricoles (rotations, lutte biologique...) en viennent à bout sans aller chercher des semences de clones transgéniques encore plus chères.

(...)

Les soi-disant OGM - ces chimères génétiques - ont cette remarquable caractéristique d’être brevetés, ce qui met légalement fin à la pratique fondatrice de l’agriculture, semer le grain récolté.

Voir le site de Kokopelli.


Note. L’Association Kokopelli a été créée, durant le printemps 1999, pour reprendre le flambeau de Terre de Semences qui oeuvrait, depuis 1994, à la protection de la biodiversité et à la production et distribution de semences issues de l’agriculture biologique et biodynamique.

Voir aussi dans les "archives" de l’arc en ciel l’article "semences en danger" au sujet de Kokopelli.