"Cette machine, nous l’avons réalisée pour participer au Crazy Machine Challenge qui a eu lieu à Mons le 26 mars", racontent Ricardo, Caël et Quentin, trois élèves de première et deuxième différenciée de l’Institut Technique et Commercial des Aumôniers du Travail de Boussu, dans la province du Hainaut.
Le Manneken Pis est à sec. Ses rouages semblent grippés. Pour la première fois depuis des décennies, le voilà comme paralysé, inerte devant une foule de touristes étonnés. À Bruxelles, journalistes, policiers, détectives sont à pied d’œuvre. Même une école du Hainaut, en visite dans la capitale, participe à une enquête inédite. De la tour RTBF à l’Atomium, en passant par la Grand-Place et la Monnaie, toutes les pistes sont suivies avant que ne soit enfin découvert le coupable : la ville de Bruxelles elle-même, qui bouleverse ses canalisations pour amener de la bière jusqu’au Manneken Pis, plutôt que l’eau minérale de toujours.
Cette fiction ne provient ni d’un livre ni d’un film. C’est une ingénieuse machine de 18 mètres cubes qui la met en scène. Une machine faite de ressorts, d’engrenages, d’aimants et de poulies, d’un Atomium en papier mâché et d’une effigie du Manneken Pis peinte aux couleurs nationales. Imaginée et réalisée par quarante élèves âgés de 12 à 15 ans, elle déclenche pendant plusieurs minutes une réaction en chaîne à l’aide de billes et de savants rouages. Elle permet d’envoyer un hélicoptère survoler une ville de Bruxelles miniature, de provoquer plusieurs illuminations et de pousser un chariot pour que soit offert un verre de bière, fraîchement servi par le Manneken Pis lui-même, ainsi qu’une soucoupe de cacahuètes pour accompagner la « pintje ».