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Michel Simonis

ARN messager, la revanche
Article mis en ligne le 2 novembre 2023

Le Prix Nobel de médecine, attribué à la Hongroise Katalin Kariko et à l’Américain Drew Weissman pour leur découverte concernant l’ARN messager, est salué par la communauté scientifique. Dont le généraliste belge Thierry Wouters.

”Pour moi, cette découverte est presque aussi importante que celle du premier antibiotique”

De nombreux laboratoires mènent des recherches dans le domaine de l’ARN messager.

”Ce n’est pas une route mais une véritable autoroute de recherche, qu’ouvre l’ARN messager”, lance le Dr Thierry Wouters, médecin généraliste, quand on lui apprend, ce lundi midi, à sa grande joie, que le Prix Nobel de médecine a été attribué à la Hongroise Katalin Kariko et à l’Américain Drew Weissman pour “leur découverte concernant les modifications des bases nucléiques qui ont permis le développement de vaccins ARNm efficaces contre le Covid-19”. Ce fameux ARN messager, tant décrié, raillé, controversé, suspecté de vouloir transformer notre ADN, diabolisé qu’il fut par certains à cette époque inédite où des vaccins ont été produits à une vitesse – il est vrai – consternante, le voilà donc à présent auréolé du plus prestigieux des prix. Comme une revanche sur tous ces sceptiques qui, en son temps, ont voulu le condamner. Un peu vite.

Le médecin belge n’était pas de ceux-là, bien au contraire. Lui qui, le 14 février 2021, avait signé dans La Libre une carte blanche intitulée “Pourquoi utiliser l’ARN messager dans le cadre d’un vaccin est si intéressant”. [1]

S’il avait alors jugé utile de faire le point sur ce sujet, c’est précisément parce que, dans ses consultations et dans son entourage, il entendait circuler un tas d’inepties, souvent par ignorance. “Beaucoup de gens étaient effrayés par ce qu’ils entendaient et lisaient à propos de l’ARN messager, se rappelle le généraliste. Ils confondaient notamment ARN et ADN. Contrairement à ce que certains pensent, l’ARN ne peut modifier ou détériorer notre patrimoine immunitaire ou génétique. Beaucoup de fantasmes ont été agités à l’époque par une série de gens qui ne comprenaient pas très bien comment fonctionnait l’ARN messager.”


Ravi pour ces deux chercheurs

Alors, aujourd’hui, le Dr Wouters jubile. “Je suis vraiment content, absolument ravi d’apprendre que l’on a attribué le Nobel à ces deux chercheurs pour leur découverte, nous confie-t-il. D’autant que Katalin Kariko avait fait un doctorat sur le sujet dans lequel personne ne croyait. Or, c’est bien une découverte majeure, qu’ils ont faite. Et il ne faut pas uniquement la voir dans le champ du vaccin contre le coronavirus, mais de manière beaucoup plus large. Si cela a déjà sauvé la vie de nombreuses personnes, la technique de l’ARN messager va en réalité permettre de progresser dans toute une série de domaines. Que ce soit les cancers du sein, du col, de la prostate, du poumon, de la tête et du cou, le mélanome… ou d’autres maladies liées à l’immunité, comme la bronchiolite (VRS), la sclérose en plaques, dont on sait à présent que c’est une maladie auto-immune”.
(...)
Pour ce médecin, cette découverte est véritablement “une clé dans une serrure, un nouveau mécanisme qui permet d’atteindre une série de choses qui étaient jusque-là verrouillées parce que l’on n’avait pas cette clé”.

Une très belle histoire

Non seulement ce Prix Nobel de médecine est amplement mérité mais en plus, “c’est une très belle histoire, s’émeut au passage le médecin. Car Katalin Kariko a osé risquer toute sa carrière sur quelque chose où, dans le milieu universitaire, tout le monde lui disait qu’elle se suicidait intellectuellement. Mais elle croyait tellement dans son projet qu’elle a persisté jusqu’au bout”. À raison, manifestement.
Et si le jury du Nobel n’a pas attendu pour reconnaître ce mérite et couronner la découverte, c’est “parce qu’il s’est rendu compte que l’on a découvert, non pas une nouvelle route, mais une extraordinaire autoroute de recherche tout à fait prometteuse dans d’innombrables domaines. Pour moi, cette nouvelle technique est presque aussi importante que celle du premier antibiotique”. Or là aussi, le Nobel n’avait pas tardé à reconnaître l’importance de la découverte. En 1945, Alexander Fleming, Howard Florey et Ernst Chain se partageaient en effet le Prix Nobel de médecine pour leurs travaux sur la pénicilline et son application thérapeutique, soit peu de temps après cette immense avancée.

Laurence Dardenne
La Libre - Publié le 02-10-2023 - Mis à jour le 02-10-2023

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(A PROPOS… La menace de pandémies augmente)

La menace de pandémies augmente, selon un rapport d’experts.
Le monde n’est toujours pas préparé aux prochaines pandémies, selon des experts internationaux. Dans un rapport publié lundi à Genève, ils affirment aussi que la menace "augmente", alors que les tensions internationales se multiplient.
(Belga, Agence, publié le 30-10-2023 à Genève, Suisse)

"Des avancées ont été obtenues, mais elles sont précaires", a affirmé à la presse la coprésidente du Conseil de surveillance de la préparation mondiale aux urgences de santé (GPMB), l’ancienne présidente croate Kolinda Grabar-Kitarovic.

Le rapport, intitulé “Un état fragile de préparation” met en évidence des faiblesses significatives ou des capacités en déclin dans plusieurs domaines critiques de la préparation.

Pour pallier à ces manques, le GBMP énonce quatre priorités : renforcer la surveillance indépendante et multisectorielle, réformer le financement mondial pour la préparation, la prévention et la réponse aux pandémies (PPPR), promouvoir la recherche et le développement (R&D) équitables et des chaînes d’approvisionnement robustes et améliorer l’engagement multisectoriel et multipartite.

Pandémies : “Les efforts actuels échoueront sans ces deux conditions”

https://www.lalibre.be/planete/sante/2023/10/30/pandemies-les-efforts-actuels-echoueront-sans-ces-deux-conditions-G3447YQLHJGMDME63ZM6BWOZJE/