Je poursuis sur ma lancée, avec de possibles bonnes nouvelles...
Malgré le lobbying acharné des réseaux sociaux, le vent a enfin fini par tourner : les élus et les responsables politiques européens sont parvenus à une réglementation historique qui rend les plateformes responsables des dommages créés par leurs algorithmes.
Nous pouvons affirmer sans exagérer que le Digital Service Act, la nouvelle réglementation européenne sur les services numériques, aurait été bien différent sans Avaaz.
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Il n’y avait plus aucun doute : la désinformation constituait une menace. Mais nous attendions toujours les lois nécessaires. C’est alors que nous avons repéré une formidable occasion d’agir : l’UE développait le Digital Services Act, une nouvelle réglementation sur les technologies du numérique. Rencontre après rencontre avec les élus, nous avons porté l’idée que la loi devait être axée sur la responsabilisation des plateformes vis-à-vis des dangers créés par leurs algorithmes. Et doucement, l’idée a commencé à gagner du terrain.
Nous n’avons rien lâché : nous étions présents à chaque réunion, chaque événement, chaque visioconférence pour partager nos résultats, et nous avons publié toujours plus de preuves pour mettre en lumière les lacunes des réseaux sociaux. Pour convaincre, nous avons même organisé une grande conférence sur la désinformation, qui a rassemblé les élus européens les plus influents ainsi que des cadres dirigeants de Facebook et de Twitter.
Malgré le lobbying acharné des réseaux sociaux, le vent a enfin fini par tourner à notre avantage. Mais ce n’était pas gagné d’avance. Pour prouver le soutien du grand public à cette mesure, nous avons commandé un sondage de grande ampleur, qui a montré que 83% des sondés en Allemagne, en France, en Italie et en Espagne voulaient que les réseaux sociaux modifient leurs algorithmes pour donner moins d’’écho aux contenus dangereux. Des membres d’Avaaz ont même remis de superbes livres de messages personnels aux responsables politiques de toute l’Europe.
Enfin, après des années de travail, des mois de négociation et un dernier marathon de 16 heures de discussions ininterrompues à Bruxelles, nous avons réussi : les élus et les responsables politiques sont parvenus à une réglementation historique qui rend les plateformes responsables des dommages créés par leurs algorithmes.
Voici ce qu’exigera le texte lorsqu’il sera entré en vigueur :
– Désintoxiquer l’algorithme → Les plateformes telles que Facebook devront assumer la responsabilité des dangers qu’elles posent à nos sociétés, par exemple avec les algorithmes qui diffusent des contenus toxiques partout sur Internet
– Ouvrir la boîte noire → Permettre à des cabinets d’audit indépendants, des chercheurs et des membres de la société civile d’examiner les actions de ces plateformes et révéler leurs agissements
– Imposer de grandes sanctions → Les plateformes risqueront des amendes allant jusqu’à 6% de leur chiffre d’affaires mondial (oui, on parle de milliards d’euros) si elles ne respectent pas ces réglementations
– Un pas vers la fin de la publicité par la surveillance → Interdire le ciblage publicitaire axé sur les convictions politiques ou le genre, et mettre fin à l’exploitation des données des enfants.
C’est un immense pas en avant pour l’avenir d’Internet et la démocratie. C’est peut-être même LA mesure capable de faire revivre ce rêve d’un Internet qui nous lie, nous informe et nous arme en tant que citoyens. D’un internet POUR NOUS et non CONTRE NOUS.
Nous sommes aux premières lignes de ce combat, aux côtés d’un incroyable mouvement d’associations, de chercheurs, de lanceurs d’alertes et de certains responsables politiques. Mais nous ne ferons pas bouger ces immenses entreprises en un jour. Notre mouvement va célébrer cette immense victoire, mais nous continuerons à nous battre pour l’Internet dont le monde a besoin, et que les citoyens méritent.
Un immense merci à vous de faire partie de ce mouvement historique pour créer un meilleur avenir pour tous,
Luca, Émilie, Sarah A, Nadia, Rosie, Joana, Luana, Rebecca, Fadi, Christoph, Antonia, Nate, Barbara, Mat, Banafshe, Giulia, Isabella, Manou, Gizem, Adela, Ine, Mo, Ana, Fra, Marco, Ruth, Christine, Nick, Vanessa, Kaitlin, Andy L, Lily, Luis, Arber, Steve, Sam, Camille, Chase, Martyna, Alice, Samir, Pascal, Ahmed, Fey, Mike, Mario, John, Sarah M, Leon, Aloys, Chris M, Daniel, Julie, Luciana, Mario, Muriel, Will, Raul, Jameelah, Patricia, Andrew S, Nell, Bert… et toute l’équipe d’Avaaz
PS : Si vous voulez en savoir plus sur le Digital Services Act et l’impact qu’il aura sur nos sociétés, lisez ici notre analyse (elle est en français).