Bandeau
LARCENCIEL - site de Michel Simonis
Slogan du site

"To do hay qui ver con todo" (tout a à voir avec tout) Parole amérindienne.
Comprendre le présent et penser l’avenir. Cerner les différentes dimensions de l’écologie, au coeur des grandes questions qui vont changer notre vie. Donner des clés d’analyse d’une crise à la fois environnementale, sociale, économique et spirituelle, Débusquer des pistes d’avenir, des Traces du futur, pour un monde à réinventer. Et aussi L’Education nouvelle, parce que Penser pour demain commence à l’école et présenter le Mandala comme outil de recentrage, de créativité et de croissance, car c’est aussi un fondement pour un monde multi-culturel et solidaire.

Michel Simonis

Nature humaine de Serge Joncour
Article mis en ligne le 11 janvier 2021
dernière modification le 12 janvier 2021

J’ai terminé la lecture de Nature humaine de Serge Joncour le jour où le Capitole est envahi par les hordes de Trump. Simultanéité qui ne va pas sans susciter des résonances diverses, outre toutes celles qu’a éveillé la simple lecture de cette interpellante saga sociologique et historique.

Comme elle couvre une époque que j’ai vécue et très bien connue, notamment la tentation, surtout pour nos parents, de plonger dans la modernité sans soucis du destin de la nature, elle évoque aussi les grands événements que nous avons vécus, comme les luttes du Larzac, l’arrivée de Mitterand à la présidence en France, les constructions problématiques des centrales nucléaire ou des autoroutes, la vache folle, Tchernobyl, Erika, et tant d’autres événements évoqués discrètement, en arrière plan, comme un bruit de fond… perçu et décrit en quelque sorte de l’intérieur, depuis la campagne profonde, avec ses contradictions, ses conflits, ses combats, ses groupuscules anarchistes, communistes ou déjà, écologistes, tout cela fait sens aujourd’hui, bien plus que ne le ferait une analyse sociologique ou un manifeste écolo…

Les phantasmes précédant l’arrivée de Mitterand (les communistes vont transformer nos fermes en kolkhoz, les chars russes vont arriver) sont étrangement les mêmes que ceux des zozos trumpistes à la veille de la présidence de Jo Biden (les "socialistes" arrivent au pouvoir, ils vont détruire toutes nos libertés).

Serge Joncour - © Philippe Matsas / Opale / Leemage

Et la fresque rurale des campagnes du Lot (en Aveyron) face à l’irrésistible mondialisation n’est pas sans évoquer les futures indignations des gilets jaunes.
Le terrorisme sous-jacent est actif, et évoque les black blocs contemporains.
Et bien sûr dans un contexte si parlant de la survie du monde paysan, de préservation de l’environnement, de résistance face à la bureaucratie, il est éclairant de voir en germe ou déjà bien présent dans les 40 dernières années - rappel salutaire de ce que nous avons vécu à l’époque - ce qui tourne en boucle dans nos informations quotidiennes d’aujourd’hui.

On voit de l’intérieur les germes des changements d’aujourd’hui, les effets pervers de la mondialisation sur le quotidien des agriculteurs, qui voient leurs fermes familiales devenir des “exploitations”, leur travail déjà beaucoup moins en harmonie avec les plantes et les animaux devenir des entreprises soumises aux lois des multinationales.

Bref, de quoi susciter des réflexions fondamentales sur l’actualité, l’arrivée de la 5G, les surgénérateurs, et même, en filigrane, la pandémie…
Une lecture stimulante, très parlante, faisant écho à nos souvenirs personnels, pour les plus âgés comme moi, et en résonance avec nos préoccupations pour l’avenir.


Ecouter Serge Joncour : https://www.rtbf.be/auvio/detail_un-matin-ideal-avec-serge-joncour?id=2673864

Pour en savoir plus, je vous invite à lire l’interview de Serge Joncour par Joséphine Hobeika dans l’Orient Le jour