Dirk Peeters,
Glo.be
15 février 2018
© Naturaleza y Cultura Internacional
L’eau de pluie ruisselle le long des collines mises à nu et ne pénètre plus dans le sol. Les sources s’assèchent, l’eau d’irrigation fait défaut, les récoltes ne donnent rien et la population migre vers la ville. Mais celle-ci dépend également des zones de captage d’eau des environs, et les robinets tournent à vide de plus en plus souvent.
L’avantage d’une telle situation de crise est que la population réalise la nécessité d’une approche en profondeur. En collaboration avec la commune, les entreprises et les écoles, des actions de sensibilisation sont menées, des bassins sont installés dans les montagnes et une campagne de reboisement a été réalisée.
L’arme secrète de la campagne ? La Caesalpinia spinosa, mieux connue sous le nom de tara. Cet arbre des Andes péruviennes pousse aussi sur un sol appauvri et sec, parce qu’il vaporise peu d’eau et fixe l’azote de l’air dans le sol pour le fertiliser. Mais ce n’est pas tout.
Les gousses et les graines de la tara sont actuellement tendance. Ils se vendent de plus en plus dans l’industrie alimentaire, l’industrie pharmaceutique, les cosmétiques et ils offrent une alternative écologique à l’industrie du cuir.
Cet arbre des Andes péruviennes pousse aussi sur un sol appauvri et sec, parce qu’il vaporise peu d’eau et fixe l’azote de l’air dans le sol pour le fertiliser. Mais ce n’est pas tout.
Des gousses ambitieuses
La gousse de la tara contient du tanin, une alternative écologique au chrome, une matière nocive fréquemment utilisée pour assouplir le cuir. L’industrie pharmaceutique et le secteur de la peinture utilisent également ces tanins.
Des graines convoitées
Les graines sont comestibles et très prisées pour la production d’une gomme servant d’épaississant ou de stabilisant dans l’industrie alimentaire. Depuis 1995, la gomme tara (E417) est reconnue internationalement comme additif et se trouve entre autres dans la crème glacée, la mousse au chocolat et la gélatine. Depuis peu, la gomme est aussi utilisée pour remplacer les graisses : l’intérêt pour cette substance est donc croissant. Une célèbre entreprise de cosmétiques produit en outre des galactosides avec la gomme tara. Ceux-ci réactivent la jeunesse de la peau.
L’approche participative est la clé
Les éco-clubs constituent un élément crucial pour donner un autre visage à la région. Il s’agit de groupes de jeunes d’écoles locales qui sensibilisent la population à l’importance de l’environnement, de la protection de la nature, de la réduction des déchets et de la consommation d’eau économe.
Leur collaboration est indispensable pour le reboisement. Ils assurent les plantations : chaque année, ils souhaitent planter au moins 20 000 nouveaux arbustes, via un système de parrainage. Chaque membre s’engage à prendre soin de 20 arbres, c’est-à-dire retirer les mauvaises herbes des arbustes, et les arroser au moins deux fois durant les mois secs. Ce n’est pas une mince affaire, car les bénévoles doivent à chaque fois escalader la montagne pour y arriver.
La réserve Pisaca
Les efforts se concentrent sur la réserve Pisaca, proche de la ville de Catacocha et ses villages voisins, qui appartiennent au bassin fluvial de San Pedro Mártir. Depuis le début du projet, la réserve est passée d’environ 450 à plus de 600 hectares, gérés en faveur des écosystèmes et de la population locale. Outre le reboisement, beaucoup d’investissements ont été réalisés pour la réparation d’anciens systèmes de captage d’eau via des lagunes, des digues et des canaux.
Plus de 200 familles bénéficient directement de ce projet, en plus de nombreuses autres, indirectement dépendantes d’un bon approvisionnement en eau dans le bassin fluvial de San Pedro Mártir.
Plus d’informations : https://www.bosplus.be/en