Il est rare que je sois aussi massivement d’accord avec un texte d’intervenant scolaire.
C’est le cas avec l’interview d’Emmanuelle Piquet. Mon expérience de suivi des enfants "souffre-douleur" à l’école - on parle aujourd’hui plutôt de harcèlement - m’a appris qu’il est plus souvent utile de "confronter" l’enfant victime et de l’aider à exercer son pouvoir personnel, que de s’occuper du persécuteur. Certes, souvent, celui-ci manifeste par son comportement un problème affectif personnel, mais il ne sert souvent pas à grand chose de le menacer, de le sanctionner, de stigmatiser son comportement, ce qui peut au contraire accentuer son harcèlement, par exemple dans le cas des "pervers narcissiques". J’ai rencontré des familles où de tels comportements abusifs étaient valorisé par l’un ou l’autre des parents, très fiers de voir leurs rejetons déployer leur agressivité.
Donc, il vaut mieux s’occuper de l’enfant qui subit (sans oublier ceux qui regardent, savent et se taisent, jouant un rôle de caisse de résonance - mais cela, ça concerne la gestion des classes et des groupes au sein de l’école).
J’ai maintes fois constaté que ces enfants manquaient de moyens de se défendre, et souvent parce qu’ils vivaient dans un milieu trop protégé ou surprotégé. Laisser intervenir les parents à la place de l’enfant, comme le dit si bien Emmanuelle Piquet, ne va que renforcer sa fragilité..
Alors, bienvenue à ses conseils. En attendant que j’en sache plus après avoir lu son ou ses livres : https://www.fr.fnac.be/a12099824/Emmanuelle-Piquet-Le-harcelement-scolaire
Emmanuelle Piquet : le harcèlement scolaire
Article mis en ligne le 10 avril 2019