Derrière les faits-divers, émerge du brouillard une image, en filigrane, comme un reflet de notre société.
Drôle d’époque ! Je voulais distinguer dans l’actualité, comme j’ai l’habitude de le faire, les nouvelles porteuses d’un futur meilleur. Et mettre ainsi l’accent sur ce qui va bien plutôt que sur ce qui va mal. Mais j’ai été pris au piège. Car en fin de compte, comment distinguer une bonne nouvelle d’une mauvaise ?
Dans le journal du 11 juin, j’apprends que Bush et Blair, les USA et la Grande-Bretagne ont demandé au G8 - les pays les plus riches, dont ils font partie -, d’annuler la dette des pays les plus pauvres.
Un premier réflexe, spontané, est de se réjouir : enfin une bonne nouvelle !
Puis vient le doute. Oui, mais attendons de voir ce qu’en disent les ONG, Oxfam, le mouvement Attac (Association pour la Taxation des Transactions financières)... Ils discerneront de suite ce que cela cache. Mais auront-ils un regard objectif ? Et mon journal, l’aurait-il plus ? Une façon créative d’y réfléchir serait de se poser la question sous forme de suppositions : "si c’était une bonne nouvelle, quelles pourraient en être les raisons ?" Ou : "en quoi cette demande pourrait être une bonne nouvelle ? Et en quoi pourrait-elle en être une mauvaise ?
J’aime beaucoup l’histoire du vieux paysan chinois. bien à propos ici. Tant qu’à regarder vers l’Orient, je me tourne vers la pensée tibétaine. A propos du Karma, revient souvent cette question : comment savoir si nous avons fait le bon choix. ? Comment juger qu’une action est bienfaisante ou porteuse de malheur ? La réponse est de considérer le temps comme partenaire. Pour trancher, il convient de laisser passer parfois des années, voire des décennies avant de savoir si une décision a été bonne ou mauvaise, si elle a apporté du meilleur ou du pire.
Comme la plupart du temps, ce seront les deux à la fois, il faudra soupeser les deux plateaux de la balance.
Ceci est donc une autre façon de voir, où chaque question qui se pose présente (au moins) deux facettes.