Trois moments du Parc de Chevetogne
Le matin, les étangs, les iris
Un parc est la "représentation concrétisée" de l’utopie. C’est une conjonction idéale de la prodigalité de la nature et du génie créatif de l’homme. Un parc est "le" dessein révolutionnaire "universel" et "absolu". Il dit : "Rien ne nous condamne à la médiocrité, à la violence, au conflit et au chaos". Manifestation visible de l’idéal, le Parc chuchote : nous pouvons créer le lieu d’où renaîtra la société nouvelle, égalitaire, solidaire et durable. C’était le rêve de Rousseau, Diderot et Voltaire.
Midi, les pelouses pleines de la Belgique multiculturelle
Une société, c’est l’art de vivre ensemble et les hommes ne peuvent se rencontrer et dialoguer que si l’espace public est aménagé à cet effet. Sur chaque petit morceau de pelouse entretenu et propre, un bébé peut apprendre à marcher, une famille peut étendre une nappe pour pique-niquer, jeunes et vieux ensemble. Chaque espace communautaire aménagé pour permettre aux hommes de se rencontrer est un territoire pris sur la barbarie.
Le soir, quand le public est parti
L’aménagement des jardins et des espaces publics montre la voie du vivre ensemble. Autour des cabanes, des "anarchitectes" fabriquent, de boue et de bois, la future Cité Radieuse, celle d’un habitat à meilleur coût qui permettra à chacun de s’offrir des murs et un toit. Une saucisse dans une main, une bière dans l’autre, on prépare pour dans un an LA cabane, poétique, passive, qui s’intégrera harmonieusement au paysage, qui attirera autour de la chaleur rayonnante de son âtre des hobbits, des licornes et des fées !