1.
L’AVENIR EST-IL ENCORE OUVERT ?
On n’est pas près de réconcilier la fin du monde et la fin du mois, en tous les cas pas sans une répartition équitable du fardeau immense que constituerait l’effort de conversion de pans entiers de l’économie.
Atténuer le changement climatique suppose des choix impopulaires. (…)
Il ne s’agit ni plus ni moins que de reconvertir en un temps record (pour mémoire, l’ONU disait deux ans) la globalité d’un système sédimenté depuis des siècles sur le principe d’une croissance économique assurant le financement des services publics, de la protection sociale, de l’assurance vieillesse, de la santé. Bref, le socle de la cohésion sociale. Qui est prêt à y renoncer ?
Il s’agirait aussi de remettre radicalement en cause toute une organisation spatiale façonnée par la logique productiviste(...). Les désillusions du Grenelle de l’environnement donnent une idée de la maigrelette probabilité de réussite. Seule une démocratie forte et vivante, garantie par un État impartial, permettrait de dépasser les logiques de conflits d’intérêts et enclencher une transition accélérée. Nous n’y sommes pas.
Et soyons francs : sommes-nous conscients, individuellement et collectivement, de ce que signifie véritablement un désengagement du système au nom de l’écologie ? Avons-nous vraiment le courage de nous confronter au risque existentiel que cela suppose ? Un individu qui renoncerait à la civilisation industrielle, à un train de vie à l’occidentale et à une bonne part de ses revenus pour entrer dans une très respectable décroissance choisie est-il vraiment prêt à assumer la perte de sécurité, de protection sociale, de santé et de confort minimum que permet la société consumériste ? De la même façon, une nation qui mettrait résolument en œuvre une stratégie de descente énergétique, en renonçant à ses budgets de développement économique, à l’entretien d’une partie de ses infrastructures, à ses moyens de défense, peut-elle assumer devant ses concitoyens le risque de ne plus pouvoir faire face à ses prérogatives régaliennes et exposer sa fragilité dans un contexte de compétition mondialisée et exacerbé pour les ressources ? Seule une gouvernance mondialisée, bienveillante et coordonnée le permettrait. Et encore. (...)
Enfin, il faut du temps pour remporter la bataille culturelle de décolonisation des imaginaires. Et encore davantage pour s’aligner en cohérence avec ses convictions. (...) Nous faisons tous au quotidien des compromis avec notre conscience.(…) Des chercheurs ont pu montrer que nous pratiquons une forme d’éthique compensatrice où nous tentons en permanence de garder un équilibre entre« bonnes » et« mauvaises » actions, entre convictions et envies-”. (…) S’évertuer à changer les comportements s’apparente au supplice de Sisyphe.
La suite de l’article se trouve ICI.
Comme antidote à cet ouvrage, je propose au lecteur d’aller lire l’article au sujet des cours sur la transition climatique qui se créent dans les universités" : "Trouver sa vocation dans un monde en transition".
2.
CROYONS ENFIN CE QUE NOUS SAVONS
3.
CONSIDÉRATIONS POUR LA SUITE
4.
NOUS ALLONS AVOIR BESOIN DE COURAGE
[2]