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LARCENCIEL - site de Michel Simonis
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"To do hay qui ver con todo" (tout a à voir avec tout) Parole amérindienne.
Comprendre le présent et penser l’avenir. Cerner les différentes dimensions de l’écologie, au coeur des grandes questions qui vont changer notre vie. Donner des clés d’analyse d’une crise à la fois environnementale, sociale, économique et spirituelle, Débusquer des pistes d’avenir, des Traces du futur, pour un monde à réinventer. Et aussi L’Education nouvelle, parce que Penser pour demain commence à l’école et présenter le Mandala comme outil de recentrage, de créativité et de croissance, car c’est aussi un fondement pour un monde multi-culturel et solidaire.

Michel Simonis

Neuroscience contemplative ?
Article mis en ligne le 23 janvier 2014
dernière modification le 24 janvier 2014

• "Les hommes sont capables de bien mieux que l’égoïsme et le matérialisme."
• "Les responsables globaux devraient œuvrer au développement de systèmes qui les encouragent à créer un monde dans lequel nous aurons tous envie de vivre."

Tania Singer

Dans la ligne du thème de la bienveillance, je fais écho à un texte de Tania Singer (¨Directrice du département des neurosciences sociales au Max Planck Institute for Human Cognitive and Brain Sciences.), publié en guise de bons voeux par le Project Syndicate. J’y trouve des avancées intéressantes (en dépit de sa mauvaise traduction. J’invite d’ailleurs ceux qui le peuvent à lire le texte en anglais, qui semble déjà une traduction de l’allemand !)

Mais le plus intéressant, c’est le département dont elle est directrice et la source de sa réflexion : le ’ReSource project’ auquel il est fait référence, et les outils qu’y développent des chercheurs allemands.

Il me semble que nous aurions intérêt à mieux connaître les avancées d’Outre Rhin, comme d’ailleurs celles des chercheurs russes, auxquels je fais référence ailleurs.

L’humanité se trouve aujourd’hui confrontée à de nombreux défis globaux, avec le changement climatique, l’appauvrissement des ressources, la crise financière, l’éducation déficiente, la pauvreté généralisée et l’insécurité alimentaire. Mais malgré des conséquences dévastatrices qui résultent du fait de ne pas relever ces défis, nous avons encore peu fait,’ écrit Tania Singer.

Jusque là, rien de neuf.

’Les économies, qu’elles soient frappées par la crise ou qu’elles soient prospères, ne parviennent guère à éliminer la pauvreté, à améliorer l’accès aux services publics comme l’éducation, et à maintenir et distribuer les biens collectifs comme les réserves de poissons et les forêts tropicales de manière efficace et équitable. Dans le même temps, les sociétés sont de plus en plus fragmentées, avec une solitude avérée et une augmentation des maladies liées au stress.’

Toujours rien de bien neuf, mais le diagnostic est sans appel :

Les structures existantes de gouvernance sont inappropriées pour améliorer la situation. Une nouvelle approche est clairement nécessaire.

Mais développer des mécanismes efficaces pour relever les défis communs de grande échelle doit commencer par un changement fondamental dans la compréhension des motivations et des connaissances humaines.

Voilà qui devient pus intéressant à mes yeux...

Le concept de homo œconomicus, (qui prétend que les hommes, grâce au fait qu’ils prennent des décisions fondées sur leur seul intérêt personnel, sont des acteurs économique rationnels), domine la pensée politique et économique depuis les années 70. On a vu ce que cela donne.

Il est temps, dit-elle, de remplacer le modèle de l’homo œconomicus par un autre, reflétant la capacité des hommes à l’altruisme et à un comportement tourné vers le social. En mettant en lumière des opportunités de coopération humaine, on a les fondations de systèmes politiques et économiques qui peuvent réussir là où les arrangements existants ont échoué.

Il s’agit de parvenir à une nouvelle compréhension de la nature humaine, ce qui exige une approche globale et interdisciplinaire qui dépasse les sciences sociales.

Bon ! concrètement, c’est là que je commence à pointer l’oreille.

Je cite :

Ces dernières années, des développements à la frontière de la biologie évolutionnaire, de la psychologie et de l’anthropologie, associés à l’émergence de nouveaux domaines comme la neuroéconomie, la neuroscience sociale et affective et la neuroscience contemplative, ont montré que les hommes peuvent être motivés par des préférences altruistes, comme l’équité et le souci du bien-être et des droits de l’autre.

’Neuro-science contemplative’. Vous avez bien lu.

Je ne peux m’empêcher de penser au travail de Christian Arnsperger (Réf...) voir aussi l’article Dans la gueule du loup)

Grande révolution mentale pour les décideurs... contraires aux théories économiques dominantes. Et au passage, quelques concepts nouveaux qui viennent contredire l’individualisme qui prévaut dans les sociétés occidentales, suggérant plutôt que le cerveau humain est prédisposé à la résonance affective...

’Le champs émergent de la neuroscience contemplative a commencé à fournir des preuves de la plasticité des références altruistes et de la motivation.

Des programmes de préparation mentale peuvent améliorer les facultés cognitives et socioaffectives comme l’attention, la compassion, et l’empathie, révèlent des études sur l’entraînement mental (C’est ici qu’il y a une référence au ReSource project. Je suis allé voir sur Internet. ça se passe en Allemagne - Voir en Annexe les thèmes de recherche qui s’y font. (vive les traducteurs automatiques sur internet, ils donnent une première idée)

Plus spécifiquement, les programmes d’entraînement destinés à encourager la motivation d’ouverture aux autres ont entraîné une plus grande activité dans les réseaux de neurones liés aux émotions positives et à l’affiliation, ainsi qu’une baisse des réponses hormonales liées au stress et un nombre plus grand de marqueurs d’immunité, lorsque les participants sont exposés à la détresse des autres.

Voilà que ’la science’ confirme ce qu’on observe tous les jours avec des pratiques comme les mandalas, ou d’autres qui ’ouvrent’ les aires frontales du cerveau. (Yoga, Pleine conscience, Brain gym, bio danse... voir en annexe ce que font les enseignants et les chercheurs du Re Source Project)

En d’autres termes, de tels programmes d’entraînement mental rendent les participants plus efficients et plus concentrés, tout en améliorant leur gestion du stress.

Jusque là, c’est une confirmation des observations que peuvent faire beaucoup de pratiquants de méthodes douces psycho-affectives et corporelles.

Mais ce que je trouve assez neuf, c’est que De tels résultats ont commencé à inspirer les domaines comme la microéconomie expérimentale et de la neuroéconomie, qui en retour, ont commencé à incorporer les préférences pro-sociales dans leurs cadres décisionnels’

’Ces résultats prometteurs, ajoute-t-elle, devraient maintenant être intégrés dans de nouveaux modèles économiques et des propositions politiques concrètes. Compte tenu du fait que le cerveau est le plus malléable dans l’enfance, commencer cet entraînement mental dès l’école devrait permettre de créer des fondements solides pour une éthique qui contribuerait au développement d’une société plus compatissante. Mais l’entraînement mental bénéficie aussi aux adultes, et les entreprises, les autorités politiques et les institutions de recherche devraient donc collaborer à l’établissement de ’gymnases mentaux.

En outre, la réforme institutionnelle pourrait être conçue de manière à adapter les environnements sociaux afin qu’ils favorisent la coopération plutôt que la concurrence’ et qu’ils activent notre motivation à ’s’engager dans un comportement bienveillant envers les autres, plutôt que de rechercher la réussite, le pouvoir et un statut.

Nous sommes capables de concevoir des systèmes politiques, des économies et des sociétés durables, équitables et bienveillants’ et ’d’œuvrer au développement de systèmes qui encouragent les individus à exploiter l’intégralité de leurs potentiels socio-émotionnels et cognitifs - et donc à créer un monde dans lequel nous aurons tous envie de vivre.

MS

Voir l’article original publié le jeudi 2 janvier 2014 dans LLB.

Ou, encore mieux, l’article en anglais sur www.project-syndicate.org

Copyright : Project Syndicate/Institute for Human Sciences/Global Economic Symposium, 2013.

Tania Singer

Directrice du département des neurosciences sociales au Max Planck Institute for Human Cognitive and Brain Sciences.