Les autres langues parlées dans l’Etat indien de l’Arunachal Pradesh y sont aussi parmi les plus vulnérables.
Les linguistes David Harrison et Greg Anderson se sont penchés sur une langue tibéto-birmane en danger, l’aka, pour en recenser les mots et leur signification.
Ils ont ainsi dénombré vingt-six termes pour décrire les pierres selon leur fonction - ornement, monnaie, etc.
’Chaque langue reflète une vision du monde unique avec ses systèmes de valeurs, sa philosophie et ses caractéristiques culturelles propres’, relève l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). ’L’extinction d’une langue a pour résultat la perte irrémédiable du savoir culturel unique qu’elle a représenté pendant des siècles, notamment de connaissances historiques, spirituelles et environnementales qui peuvent être indispensables à la survie non seulement de ses locuteurs, mais aussi d’innombrables autres personnes.’
Trois mille langues risquent de disparaître.
Près de la moitié des sept mille langues parlées dans le monde auront disparu au siècle prochain, selon l’Unesco, entraînant dans l’oubli avec elles tout un mode de pensée, des concepts culturels, une relation avec le monde animal ou végétal.
Il existe des langues en péril sur tous les continents et dans presque tous les pays du monde.
Jusque dans les zones les plus reculées
Dans un monde globalisé et ultra-connecté, les langues parlées dans les zones les plus reculées ne sont plus protégées de celles dominant les communications et le commerce. Mandarin, espagnol, anglais, arabe, hindi, bengali, portugais ou russe (dans l’ordre décroissant) envahissent jusqu’aux hameaux du bout du monde. En même temps que les jeunes sont irrémédiablement attirés par les langues des feuilletons télévisés et des groupes de pop, les parents poussent leurs enfants vers celles de l’éducation et du travail, au détriment de celles de leurs ancêtres.
’Les langues sont menacées par des forces externes telles qu’une domination militaire, économique, religieuse, culturelle ou éducative, ou par des forces internes comme l’attitude négative d’une population à l’égard de sa propre langue’, analyse l’Unesco. ’Les migrations accrues et l’urbanisation rapide s’accompagnent souvent de la perte des modes de vie traditionnels et d’une forte pression en faveur de l’utilisation d’une langue dominante qui est nécessaire - ou perçue comme telle - à une vraie participation totale à la vie civique et au progrès économique’.
Certaines langues ont actuellement trop peu de locuteurs pour se maintenir et les linguistes peuvent, si la communauté le souhaite, archiver le plus possible de contenu afin qu’elles ne disparaissent pas sans laisser de trace. Pour éviter que les voix ne s’évanouissent, l’Onu tente de sensibiliser les États à la protection et à l’enseignement des langues minoritaires. Voire à l’élaboration, par des linguistes, d’un système d’écriture pour pérenniser les langues orales. ’Dans la mesure où le facteur primordial est l’attitude de la communauté de locuteurs à l’égard de sa propre langue’, conclut l’Unesco, ’il est essentiel de créer un environnement social et politique qui encourage le plurilinguisme et le respect des langues minoritaires afin que l’utilisation de celles-ci soit un atout plutôt qu’un handicap.’
Extraits d’un article de Sabine Verhest, LLB, samedi 24 août 2013
LIRE L’ARTICLE >> http://www.lalibre.be/actu/international/une-langue-meurt-un-savoir-disparait-52182bf835707ef67ad8e687
En Wallonie aussi...