La prospérité ne se réduit pas à la richesse matérielle.
Elle englobe aussi une série d’autres dimensions : coopération, lien social, développement personnel, diversité, solidarité...
Redéfinir la prospérité, c’est accepter une certaine complexité, qui ne peut se réduire à un indicateur unidimensionnel et souvent mal utilisé comme le PIB.
la Wallonie rejoint ceux qui pensent qu’il va nous falloir d’autres référents que la croissance économique pour définir les modalités du développement et du bien-être.
Et organise une consultation populaire...
En ce début d’un XXIe siècle qui multiplie les crises, ces indicateurs complémentaires au PIB sont de plus en plus souvent mis en avant, que ce soit par les médias, dans les contextes académique et scientifique ou au niveau des institutions internationales comme le G20, l’OCDE, le parlement européen, etc.
La Wallonie a décidé, dans le cadre du Plan Marshall 2.Vert , de développer de tels indicateurs afin de guider et d’évaluer l’action du gouvernement, en complément du PIB.
L’Indice de Développement Humain, qui mesure des enjeux économiques et sociaux, et l’Empreinte écologique, qui mesure les limites écologiques, sont deux exemples les plus reconnus de ces indicateurs « phares ».
La Wallonie ne se contentera pas de prendre d’emblée ces deux indicateurs tels quels mais cherchera à définir le ou les indicateurs les plus adéquats, , avec l’implication d’experts et un processus léger et ludique de participation citoyenne.(Voir le Post-scriptum)
Ensuite C’est l’Institut Wallon de l’Evaluation, de la Prospective et de la Statistique que se chargera de faire les calculs de ces indicateurs phares et de les publier.
Deux régions en France ont déjà lancé un tel processus : le Pays de la Loire et la région Nord Pas de Calais.
"Pour construire un nouveau paradigme", écrit Geoffroy De Schutter, "il faut s’accorder sur les critères et référents essentiels qui vont guider cette construction. Einstein aurait dit : "You cannot solve current problems with current thinking " (On ne peut résoudre les problèmes actuels par le système de pensée actuel) Cela implique donc de sortir du cadre existant, de renvoyer à un niveau de réflexion supérieur. C’est pourquoi les indicateurs complémentaires au PIB se réfèrent à des termes aussi globaux que « bien-être », « bonheur », « satisfaction de vie » ... Pour être utiles, ils se doivent d’être indépendants des mécanismes, approches et logiques qui sous-tendent la vision actuelle du développement, essentiellement productiviste et économiciste.
Par ailleurs, pour être efficaces, ces nouveaux indicateurs doivent être lisibles, inspirants et susceptibles de guider l’ensemble des acteurs clés de notre société. Des indicateurs trop nombreux ou très techniques, dont le message ne peut être décodé que par des experts ne seront pas susceptibles de contribuer à un changement global.
Ce mouvement d’installation d’indicateurs dits "beyond GDP" ("Au delà du PIB") est aujourd’hui généralisé. Du Bouthan au G20, en passant par les régions françaises, l’OCDE ou la Banque mondiale, et bien sûr chez nous chacun y va de ses nouveaux indicateurs et de sa vision du développement et/ou du bien-être. Certains d’entre eux sont ambigus et renforcent parfois une vision basée sur la croissance du PIB. Le choix d’un indicateur n’est pas neutre. il est forcément un choix politique et se doit donc d’être assumé politiquement, même si son calcul, lui, doit rester totalement neutre, rigoureux et indépendant.
La Wallonie est la première région belge à avancer de manière concrète dans cette direction."