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Michel Simonis

La dyslexie aurait aidé à la survie de l’espèce humaine
Article mis en ligne le 15 décembre 2022
dernière modification le 19 décembre 2022

Une étude publiée dans la revue "Frontiers in Psychology" remet en question notre vision des troubles "dys".

Qu’est-ce que la dyslexie ? La Fédération mondiale de neurologie définit la dyslexie comme étant "un trouble présenté par des enfants qui, malgré une expérience scolaire conventionnelle, n’arrivent pas à acquérir les compétences linguistiques en lecture, écriture et orthographe proportionnelles à leurs capacités intellectuelles". La dyslexie a donc souvent une connotation péjorative puisque sa définition est centrée sur la notion de déficience.

Les psychologues de l’Université de Cambridge ayant rédigé l’étude en question affirment toutefois que cette représentation de la dyslexie est incomplète, voire erronée.

Selon une étude publiée fin juin dans la revue Frontiers in Psychology, les personnes présentant une dyslexie pourraient avoir eu un impact sur la survie de notre espèce. Les conclusions de l’étude amènent à une nouvelle perspective sur la place des personnes dyslexiques dans notre société.

Les personnes qui présentent des troubles de l’apprentissage (la dyslexie mais aussi la dyspraxie, dyscalculie, trouble de l’attention, etc.) auraient-elles un rôle concret à jouer au sein de notre société ? Et si leur différence n’était pas une déficience à guérir mais bien un facteur de créativité, d’adaptabilité et de résilience ?

L’étude démontrerait que les personnes dyslexiques sont particulièrement douées pour explorer leur environnement et s’y adapter, puisqu’elles doivent compenser les difficultés engendrées par leur trouble au quotidien. Ces capacités d’exploration et d’adaptation sont un réel atout de survie et auraient joué un rôle important dans l’évolution de l’espèce humaine. Au lieu de mettre en avant une erreur de développement, les auteurs émettent l’hypothèse que "les attributs cognitifs propres aux individus dyslexiques sont des caractéristiques pour lesquelles ils ont été sélectionnés [par la nature]". Ceci bouleverse ainsi nos conceptions traditionnelles et change notre regard sur ces 10 % de population concernés.

C’est lorsque des aménagements adéquats sont mis en place que l’on observe que les jeunes présentant des troubles dévoilent petit à petit leur intelligence et leurs talents. Les outils numériques en particulier peuvent aider à éviter la marginalisation et l’exclusion de ces élèves et leur donner les mêmes chances de réussir.

Il est grand temps que le système s’adapte aux différents profils neurologiques qui constituent notre société. Lorsque le monde aura réalisé que la différence est véritablement une force et qu’il faut la prendre en compte, ceux qu’on surnomme souvent les "dys" pourront enfin libérer tout leur potentiel.

"Votre différence ne fait pas partie du problème, mais de la solution. C’est un remède à notre société, malade de la normalité." (Julie Dachez)

Extraits d’une opinion d’Alice Kempenaers, responssable de projets et communication à l’Apeda, publiée dans La Libre le 13 juillet 2022