Le nombre de vies épargnées grâce à la baisse de la pollution atmosphérique sera-t-il supérieur au nombre de vies perdues à cause du coronavirus ? Il est trop tôt pour l’affirmer. Selon l’Agence européenne de l’environnement , le dioxyde d’azote est responsable de 68.000 décès prématurés par an dans l’Union (dont 1.600 en Belgique).
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Au rayon des tendances positives, "un certain nombre d’habitudes prises pendant le confinement pourraient perdurer par la suite, par exemple davantage de recours au télétravail ou une limitation des déplacements inutiles" , relève François Gemenne
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Pour le climatologue Jean-Pascal van Ypersele, "c’est le bon moment pour instaurer une vraie taxe CO2 sur les carburants, le mazout et le gaz fossile ! Leur prix ayant fortement baissé, ce sera indolore. Cela permettra de dégager des ressources pour compenser les effets de la crise" , dit-il, à l’adresse des "gouvernements (qui) cherchent des ressources pour financer une relance économique après le Covid-19" .
"Il y a effectivement une opportunité fantastique aujourd’hui" , pense François Gemenne, "mais je crains fort que ce ne soit pas la voie dans laquelle les gouvernements se dirigent" .
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On risque dès lors plutôt de voir un effet de rebond très fort de la consommation, des émissions de gaz à effet de serre et de la pollution à la sortie de la crise sanitaire, encouragé, qui plus est, par des plans de relance massifs favorisant les industries fossiles, comme on en voit déjà au Canada et aux États-Unis. "La tentation sera grande, pour les gouvernements, de remettre une pièce dans la machine d’avant plutôt que d’essayer d’inventer une nouvelle machine qu’on n’aura pas eu le temps d’inventer. Je redoute très fort l’opportunité gâchée."
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Comparer les deux crises et leur prescrire les mêmes remèdes n’apparaît dès lors pas relevant à François Gemenne. Les pays les plus touchés par le coronavirus sont actuellement des pays industrialisés, au sein desquels personne n’est épargné, ni les plus riches, ni les célébrités d’Hollywood, ni les sportifs de haut niveau ni les chefs d’État et de gouvernement. "On a donc une certaine impression de proximité et d’immédiateté face à la menace du coronavirus" , note le professeur. Le changement climatique, en revanche, "touche en premier lieu les plus pauvres et les pays du Sud. On a l’impression qu’il arrivera d’abord aux autres. C’est une différence tout à fait fondamentale"
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"Nous avons un désir de retour à la normale le plus rapide possible" et, redoute François Gemenne, "ce retour à la normale sera un retour vers le passé plutôt qu’une projection vers le futur ou l’invention d’une nouvelle normale, une normale post-carbone" .
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