La Fondation polaire a mis sur pied un espace destiné aux enfants. Classe zéro émission a reçu la visite de 1 700 élèves l’année dernière.
Rue des deux gares à Anderlecht, derrière l’imposant hangar qui abrite la Fondation polaire internationale.
Sur le parking désert, seule une discrète pancarte, posée à l’entrée d’un escalier de secours, annonce la présence de l’espace "Classe zéro émission" à l’étage.
Une fois trouvé son chemin, on découvre un immense iceberg de carton, séparant les quatre espaces du parcours didactique. Un parcours lancé en mars dernier par la Fondation polaire pour sensibiliser les plus jeunes aux enjeux des changements climatiques à travers son terrain de prédilection : l’étude des pôles.
Après avoir assisté à une projection multimédia remettant en perspective le phénomène des changements climatiques et ses causes, on passe au second espace consacré aux régions polaires proprement dites. C’est là que l’on retrouve les élèves de 5e primaire de l’Institut Notre-Dame d’Anderlecht.
Ceux-ci, rassemblés autour de l’énorme maquette symbolisant l’Antarctique, sont tout entier captivés par le récit de leur guide d’un jour. "Est-ce que l’Antarctique est un pays ?" demande-t-elle aux enfants. "Non ? Alors à qui appartient-il ?"
La maquette, qui reproduit parfaitement les angles du dernier continent inviolé de notre globe, est aussi conçue comme un puzzle, permettant d’enlever la glace et de découvrir que c’est bel et bien un continent entier qui se cache derrière cette immensité blanche.
Posté à flanc de son rocher, une petite soucoupe volante et son éolienne telles que nous décrivent les enfants la station scientifique belge princesse Elisabeth. "Les pôles gardent un côté très fascinant pour les enfants et permettent d’aborder avec eux de nombreux enjeux du monde d’aujourd’hui", explique Isabelle Dufour, pedagogical officer à la Fondation polaire internationale et l’une des conceptrices du projet. "Dans chaque espace, on utilise des outils pédagogiques très variés qu’on adapte en fonction de l’âge des participants."
A côté de celle de l’Antarctique, la maquette de l’Arctique illustre en effet particulièrement bien ces futurs enjeux. Vu du pôle Nord, notre monde ressemble ainsi avant tout à un vaste terrain d’affrontement entre l’Europe, la Russie et le Canada dont les tentacules se rapprochent chacune des glaces qu’Alain Hubert et Dixie Dansercoer ont arpentées à pied.
Dans le troisième espace, place au laboratoire. Les élèves, assis par deux devant les grandes tables en verre, s’apprêtent à réaliser une expérience grandeur nature pour matérialiser la fonte des glaces et les conséquences qui s’ensuivent sur les océans.
Pour ce faire, il suffit de prendre deux verres d’eau remplis à ras bord, de placer deux gros glaçons dans le premier et deux glaçons sur une règle au-dessus du second. Question : "lequel des deux verres débordera quand les glaçons auront fondu ?"
Les enfants semblent partagés sur la réponse. Mais l’issue de leur expérience ne pourra que leur enseigner une chose : c’est bien la fonte des glaces de l’Antarctique qui peut provoquer une hausse du niveau de la mer, pas celle de l’Arctique.
Dans le dernier espace, on joue. Chaque enfant, à l’aide d’un boîtier, est invité à répondre à la question qui s’affiche à l’écran. Les questions, portant sur les habitudes de vie, invitent les enfants à réfléchir sur les gestes à porter en faveur de l’environnement. Là encore, le questionnaire est adapté en fonction de l’âge des participants. "C’est une vraie réussite", nous explique l’un des instituteurs qui accompagnent la classe ce jour-là. "Cette visite a clairement éveillé leur curiosité et va nous permettre de revenir ensuite plusieurs fois sur le sujet du changement climatique au cours de science."
Depuis son lancement en mars 2009, l’espace "Classe zéro émission" a reçu la visite de 1 700 élèves des deux communautés du pays. Des visites qui reprendront dès aujourd’hui avec la rentrée des classes. La Fondation polaire internationale espère trouver des subsides qui lui permettraient d’en faire une exposition itinérante à travers toute l’Europe.
Grégoire Comhaire
La Libre Belgique, mis en ligne le 01/09/2009