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LARCENCIEL - site de Michel Simonis
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"To do hay qui ver con todo" (tout a à voir avec tout) Parole amérindienne.
Comprendre le présent et penser l’avenir. Cerner les différentes dimensions de l’écologie, au coeur des grandes questions qui vont changer notre vie. Donner des clés d’analyse d’une crise à la fois environnementale, sociale, économique et spirituelle, Débusquer des pistes d’avenir, des Traces du futur, pour un monde à réinventer. Et aussi L’Education nouvelle, parce que Penser pour demain commence à l’école et présenter le Mandala comme outil de recentrage, de créativité et de croissance, car c’est aussi un fondement pour un monde multi-culturel et solidaire.

Michel Simonis

Israël/Palestine : sur la ligne de crête
Article mis en ligne le 9 novembre 2023

Je cherchais en vain les mots justes pour traduire le fond de ma pensée à propos de la guerre Israélo-palestinienne.
Et voici que c’est un texte de 2002 qui me les apporte, une citation qu’évoque Henri Goldman [1] dans une Opinion parue dans la Libre de ce 8 novembre 2023 : "Israël/Palestine : sur la ligne de crête".

"La communauté juive n’est pas identifiable au peuple israélien”, “Le peuple israélien n’est pas à l’image” de son gouvernement, “Les actes antijuifs” qui ont lieu en Europe sont “intolérables”, rappelaient des intellectuels arabes en 2002. [2]

Les amalgames et les dérives ne profitent qu’aux extrémistes.

Henri Goldman commence par rappeler les événements de l’an 2000 pour bien montrer que le cycle infernal de la vengeance n’a pas commencé avec l’opération barbare du Hamas du 7 octobre : "Ses causes profondes remontent au moins à la conquête par Israël des territoires palestiniens en 1967 et, au-delà, au projet de colonisation sioniste de la Palestine qui s’est heurté dès l’origine à la résistance de la population autochtone dont on n’a jamais demandé l’avis. Mais la roue de l’Histoire tourne inexorablement, les générations passent et se transmettent des mémoires blessées qui, sans doute, ne pourront jamais complètement guérir…"

Mais il y a une autre raison pour ce rappel. Une centaine d’intellectuels arabes publièrent un appel dans Le Monde daté du 4 avril 2002. "Un appel dont l’actualité aveuglante me met aujourd’hui les larmes aux yeux".

Que s’est-il passé ?
Suite à la visite d’Ariel Sharon le 28 septembre 2000 sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, le troisième lieu saint de l’islam, considérée comme une provocation marquant le début de la “seconde Intifada” où la population palestinienne se soulève des deux côtés de la ligne verte et entraîne un cycle de répression sanglante et d’attentats suicides, l’armée israélienne pénètre dans les villes palestiniennes de Bethléem, Jenine, Naplouse et Ramallah, officiellement pour y traquer les terroristes présumés. Elle ne fait pas dans le détail, comme l’ONG Human Rights Watch l’avait alors documenté. L’opération dura 34 jours.
En écho, et comme lors de tous les pics de violence du conflit israélo-palestinien, des actes de rétorsion visèrent les Juifs de la diaspora, selon cette confusion entretenue de partout qui rend tous les Juifs du monde complices par définition des exactions de Tsahal.

Le rappel d’intellectuels arabes pour éviter les amalgames en 2022 est l’occasion pour Henri Goldman d’évoquer "le cycle infernal de la vengeance" en établissant un parallèle saisissant avec la situation actuelle, au moment où la France, en particulier, s’emberlificote dans des manifestations contre l’antisémitisme soutenues par l’extrême droite... (!)

Voici le texte des intellectuels arabes en 2002.
Comme l’a fait Henri Goldman, j’ai fat un parallèle avec la situation actuelle (entre parenthèses et en vert)

Pour lire le billet d’Henri Goldman, voir sur La Libre, ou sur son blog.


ACTES ANTI-JUIFS : NE NOUS TROMPONS PAS DE COMBAT !

Publié le 9-04-2002

Sous le titre "Ne nous trompons pas de combat", plusieurs dizaines d’intellectuels arabes ont fait paraître une tribune dans Le Monde de mardi (daté du mercredi 10.04.2002)

"NE NOUS TROMPONS PAS DE COMBAT !" En tant qu’Arabes, nous affirmons que les actes anti-juifs qui ont lieu en France (et ailleurs) depuis quelque temps sont intolérables. La colère et la rage que nous inspirent les crimes de Sharon (Netanyahou) ne doivent et ne peuvent, en aucun cas, justifier les amalgames et les dérives. En attendant l’issue des enquêtes menées par les autorités françaises sur les auteurs de ces agressions odieuses, et quel qu’en soit le résultat, nous appelons les communautés moyen-orientales et maghrébines de France à une extrême vigilance, et souhaitons rappeler, à tous, un certain nombre d’évidences :
La communauté juive n’est pas identifiable au peuple israélien.
Le peuple israélien n’est pas non plus - loin de là - à l’image de Sharon (du gouvernement Netanyahou).

Les nombreux Israéliens que la peur et l’insécurité rangent aujourd’hui à ses côtés prendront mieux conscience de leur aveuglement et de leur fourvoiement si nous savons les convaincre de notre absence d’animosité à leur égard, en tant que communauté et en tant qu’hommes.
Nos partenaires et nos partisans les plus précieux sont les Israéliens et les juifs qui œuvrent, aux côtés des Palestiniens, contre l’occupation, la répression, la colonisation et pour la coexistence de deux Etats souverains, palestinien et israélien. Un grand nombre d’entre eux ont une histoire familiale tragique, marquée par l’holocauste. A nous de leur rendre hommage et de les rejoindre sur cette ligne de crête qui consiste à savoir quitter la tribu quand il s’agit de défendre des droits et des libertés universels.

Ne tombons pas dans le piège de Sharon (du gouvernement israélien). Ne nous trompons pas de combat. L’insulte contre un juif ou un arabe, c’est la même. Elle ne profite, dans les deux cas, qu’à l’extrémisme fasciste dont se réclament Sharon (Netanyahou) et les siens. Qualifiant les attaques contre les synagogues et les commerces juifs de "crimes contre les Palestiniens", Leïla Shahid ne pouvait mieux dire. Ecoutons son appel.

Ce texte est cosigné par
Adonis, Ahmad Abodehman, Abdel Hamid Akkar, Malek Alloula, Khalil Al Nouaymi, Salwa Al Nouaymi, Mohammad Bahjaji, Hoda Barakat, Jamel Eddine Bencheikh, Tahar Ben Jelloun, Fathi Ben Slama, Karima Berger, Mohamed Berrada, Hassan Chami, Mohammed Choukri, Dominique Eddé, Wafa El Amrani, Zeynab El Aouaj, Asmahan El Batraoui, Ibrahim El Khalib, Kadhim Jihad, Mohammad Kacimi, Elias Khoury, Idriss Khoury, Rachid Koreichi, Abdellatif Laâbi, Wassini Laaraj, Issa Makhlouf, Fayez Malas, Alia Mamdouh, Farouk Mardam Bey, Hassan Nejmi, Hachem Saleh, Mayssoun Sakr, Elias Sanbar, Mary Seurat, Abdel Jabar Shimi, Gilbert Sinoué, Habib Tengour,
écrivains ;
Yto Barrada, Randa Chahal, Fouad El Koury, Safa Fathi, Najib Gouiaa, Joana Hadjithomas, Khalil Joreige, Dina Kamel, Nadia Kamel, Michel Khleifi, Ibrahim Khill, Mohamad Malass, Yousry Nasrallah, Mohammad Qassimi, Ghassan Salhab, Elia Suleiman, cinéastes, photographes, peintres ;
Sidi Mohammed Barkat, Hamid Barrada, Marwan Bechara, Elmostafa Ben Boucetta, Mohammad Enkheira, Ali Ben Saad, Claude Brahimi, Faouzia Charfi, Mohamed Charfi, Khedija Cherif, Iarbi Choulkha, Hicham Djaït, Anne-Marie Eddé, Rudolf El Kareh, Borhan Ghalioun, Sabri Hafez, Abdallah Hamoudi, Mohammad Harbi, Bachir Hilal, Mahmoud Hussein, Adil Jazouli, Rashid Khalidy, Walid Khalidy, Bassma Kodmani, Hala Kodmani, Khadija Mohsen-Finan, Lotfi Madani, Ilham Marzouki, Camille Mansour, Ouardia Oussedik, Hamadi Redissi, Moustapha Safouan, Houari Touati, chercheurs, professeurs des universités, éditeurs.

 [3]https://web.archive.org/web/2007110...