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LARCENCIEL - site de Michel Simonis
Slogan du site

"To do hay qui ver con todo" (tout a à voir avec tout) Parole amérindienne.
Comprendre le présent et penser l’avenir. Cerner les différentes dimensions de l’écologie, au coeur des grandes questions qui vont changer notre vie. Donner des clés d’analyse d’une crise à la fois environnementale, sociale, économique et spirituelle, Débusquer des pistes d’avenir, des Traces du futur, pour un monde à réinventer. Et aussi L’Education nouvelle, parce que Penser pour demain commence à l’école et présenter le Mandala comme outil de recentrage, de créativité et de croissance, car c’est aussi un fondement pour un monde multi-culturel et solidaire.

Michel Simonis

NOTULES - octobre, novembre, décembre 2022
Article mis en ligne le 3 décembre 2022
dernière modification le 16 décembre 2022

• En Polynésie, des « jachères de la mer » au secours des lagons

Ce système traditionnel de jachère appliqué aux lagons connaît un regain d’intérêt du fait de ses bienfaits écologiques et vivriers.

Photo Ben Thouard - webp/cou_01_21_wide_angle_tahiti_website_01 - UNESCO

À à Tahiti, à quelques mètres du rivage des plages de Teahupo’o, coraux et animaux marins cohabitent dans d’immenses forêts sous-marines qui parsèment le lagon. Mais cet espace fragile subit de plein fouet les activités humaines. Pour le protéger, les habitants ont ressuscité une pratique traditionnelle, le rahui.

« Ici, il y avait des coraux de toutes les couleurs », se désole Peva Levy, en désignant du doigt le lagon bleu azur qui borde sa maison. Ce biologiste marin à la retraite a passé sa vie à étudier la faune et la flore des lagons. Observant leur déclin, il s’est engagé dans les années 2000 au sein d’une association locale de défense de l’environnement jusqu’à obtenir la création d’un rahui drastique.


Les rahui sont un modèle que les communes adaptent à leurs besoins.
À Teahupo’o, les pêcheurs ont convenu d’un tapu, un espace inviolable.

« Chaque communauté locale met en place un projet qui lui convient. Mais ce que l’on observe, c’est que toutes les communes s’orientent vers un rahui qui interdit toute forme de pêche, qui protège mieux les écosystèmes et est plus simple à contrôler », explique-t-il.

Une pratique ancienne pour des problématiques modernes

Courante chez les peuples polynésiens, la pratique a disparu dès les premières heures de la colonisation, sous la pression des missionnaires. « Dans les années 1990-2000, on a observé un renouveau des pratiques traditionnelles », note Tamatoa Bambridge.

Ce renouveau s’observe dans l’ensemble du triangle polynésien, qui s’étend de la Nouvelle-Zélande à Hawaï et jusqu’à l’Île de Pâques. Aujourd’hui, l’anthropologue accompagne quatorze projets dans l’ensemble de la Polynésie française, mais il a également eu l’occasion de travailler avec des communautés maories à Hawaï ou en Nouvelle-Zélande. Ce réveil culturel s’est ainsi couplé à une volonté de sauvegarder les écosystèmes, qui a émergé à la même période. « Il est certain que le rahui parle plus aux Polynésiens que les concepts occidentaux », dit Donatien Tanret.
Partage des ressources et convoitises

S’il présente de nombreux avantages écologiques, pour les pêcheurs, l’intérêt du rahui réside surtout dans l’effet de débordement : « Avec la concentration de la biodiversité en un même espace, il y a un effet de saturation et les poissons finissent par s’implanter dans tout le lagon », explique Donatien Tanret.

Ainsi, si les pêcheurs voient leur zone d’activité réduite, ils bénéficient à terme d’une augmentation des rendements et de la qualité des prises. Dans certaines communes, la mise en place d’un rahui peut également être un outil pour assurer la sécurité alimentaire. « Sur l’île de Rapa, le rahui est parfois ouvert durant une journée, et les prises sont redistribuées entre les habitants », explique Tamatoa Bambridge. Mais, avec l’abondance des ressources, viennent parfois les convoitises et le braconnage.

Pour faire respecter le tapu de Teahupo’o, une association de surveillance a été créée en 2021. Peva Levy en est l’un des huit membres. Une fois par semaine, il se rend de nuit aux abords du rahui pour surveiller le lagon et tenter d’appréhender les braconniers. « Ils viennent des communes voisines, parfois même de Teahupo’o. On sait qu’ils pêchent ici parce que leurs poissons sont beaucoup plus gros que ceux des autres. Pour l’instant, on n’arrive pas à les pincer. Souvent, la nuit, on voit des lumières dans le lagon, mais elles disparaissent dès que l’on met le bateau en route », se désole-t-il.

Une organisation décentralisée qui s’exporte

Dans la conduite de leur projet, les communautés peuvent être accompagnées par le Rahui Center, dirigé par Tamatoa Bambridge. « Ce sont les habitants qui fixent leurs propres règles selon leurs besoins. Nous, on ne fait que les accompagner », décrit-il.

Le pays de Polynésie lui-même n’est pas nécessairement consulté. « Rapa a mis en place le rahui sans demander aucune autorisation, simplement parce que les habitants estimaient que c’était nécessaire pour éviter que les populations de poissons ne continuent à décroître, dit l’anthropologue. De plus, ils ont un système qui oblige chaque membre de la communauté à s’impliquer pendant au moins deux ans dans le comité de gestion. C’est vrai que c’est plus simple chez eux, puisqu’il sont 600. »

Selon lui, la décentralisation est une importante clé de réussite de ces projets de préservation. « En France, les parcs marins ont une gestion centralisée, ils sont placés sous l’autorité du préfet », rappelle-t-il lorsque la question de la création d’un système similaire en France est évoquée. Il affirme que le rahui en tant que tel est propre à la Polynésie, mais que cette gestion décentralisée gagnerait à s’exporter. Pour travailler dans ce sens, le Rahui Center est en relation avec différentes populations. « Nous travaillons actuellement avec des Inuits, des Hawaïens et des populations en Argentine. Notre objectif est de leur apporter une méthode de gestion décentralisée qu’ils pourront ensuite s’approprier. »

Un article de Reporterre.


• Bas Smets, Architecte paysagiste

Bas Smets - Archipel vzw

La Libre, le 06-09-2022

Rafraîchir les villes", en plantant des arbres et en créant des réservoirs d’eau : le credo du paysagiste belge Bas Smets, choisi pour réaménager les abords de la cathédrale Notre-Dame à Paris, connaît un retentissement croissant avec le réchauffement climatique. À Hong Kong, Bahreïn, aux États-Unis, au Portugal, à Bordeaux ou à Arles en France ; son cabinet fondé en 2007 à Bruxelles était déjà sollicité partout dans le monde avant d’être sélectionné fin juin par la Ville de Paris pour concevoir le futur parvis de Notre-Dame, à l’horizon 2027.

Mais l’architecte paysagiste de 47 ans, qui a grandi à Tervueren et est diplômé de la KU Leuven, voit dans ce projet l’opportunité rêvée pour accroître encore la visibilité de son travail, qu’il envisage comme "un laboratoire d’expériences" pour "inventer une sorte d’écologie urbaine", et végétaliser l’espace public bien au-delà de quelques squares.

"Notre ambition est de transformer la ville pour la rendre résiliente, habitable, agréable", explique Bas Smets. "Et si on arrive à le faire sur l’île de la Cité, autour de Notre-Dame, on peut le faire partout."
À Paris, sur un site fréquenté par des touristes du monde entier, Bas Smets veut développer les pelouses arborées de part et d’autre de la cathédrale, et "imaginer le parvis comme une clairière", au milieu de laquelle de l’eau de pluie récupérée dans une cuve ruissellerait au sol par forte chaleur, sur une pente très légèrement inclinée.

Le chantier doit commencer en 2024 après les Jeux olympiques et l’achèvement de la rénovation de la cathédrale.

Côté sources d’inspiration, Bas Smets cite le New-Yorkais Frederick Law Olmsted, qui a conçu entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe quantité de parcs urbains aux États-Unis, dont le célèbre Central Park de sa ville natale.

Bas Smets doit aussi transformer et verdir dans les années à venir le quartier de la Gare centrale à Bruxelles, où il déplore le manque d’avenues arborées.

(La Libre)

Il est passionnant de voir tous les plans présenté sur Internet l’onglet "images correspondant à Bas Smets" ou en ouvrant "Bureau Bas Smets".


• Le dernier indigène d’une tribu disparue d’Amazonie est mort seul dans la forêt

AFP - 31-08-2022

Un homme qui vivait en isolement volontaire depuis près de trois décennies en Amazonie brésilienne, présumé dernier survivant d’une communauté indigène désormais disparue, a été retrouvé mort.

Connu sous le nom d’"Indien Tanaru", il a été retrouvé sans vie le 23 août dans une hutte en terre indigène tanaru, a annoncé durant le week-end la Funai, l’agence gouvernementale brésilienne pour les affaires indigènes.

Selon l’ONG Survival, la terre indigène tanaru, dans l’État de Rondonia, à la frontière avec la Bolivie, est un îlot de jungle cerné de vastes ranchs de bétail, dans l’une des régions les plus dangereuses du Brésil, principalement en raison de l’exploitation minière illégale et de la déforestation. Les autorités n’ont pas indiqué l’âge de l’homme ni la cause de son décès mais elles ont affirmé n’avoir décelé "aucun signe de violence ou de lutte"."Tout indique que le décès est dû à des causes naturelles", a déclaré la Funai, précisant n’avoir trouvé aucun indice de présence d’autres personnes sur les lieux.

Les autorités présument que l’homme a passé 26 ans seul à errer dans la jungle après la lente disparition des membres de sa communauté, déjà très petite, au milieu des années 1990, lorsque bûcherons et éleveurs ont accaparé les terres alentours. Selon la Funai, la présence de groupes indigènes isolés au Brésil, sans contact avec le reste du monde, a été détectée dans 114 endroits différents. Une évaluation qui varie cependant selon les rapports.

D’après le recensement de 2010, plus de 800 000 personnes se déclarent indigènes au Brésil, immense pays de 212 millions d’habitants. Plus de la moitié d’entre elles vivent en Amazonie et beaucoup sont menacées par l’exploitation illégale et à grande échelle des ressources naturelles dont ils dépendent pour leur survie.


• Penser plus largement que le climat

C’est en 2009 qu’un groupe d’experts définissait les neuf limites planétaires à ne pas dépasser pour que l’humanité ne franchisse pas le cap d’un changement d’état irréversible de l’écosystème. Cette analyse va donc bien au-delà du dérèglement climatique. Elle semble de plus en plus d’actualité aujourd’hui.
Les neuf limites planétaires à ne pas franchir concernent :
 le changement climatique (le fameux t 1,5°C),
 la couche d’ozone,
 l’utilisation de l’eau,
 les particules fines (usage des aérosols)
 Pour en savir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/Limites_plan%C3%A9tairesl’acidification des océans,
 les flux biochimiques (comme l’azote et. le phosphore dans l’agriculture),
 la modification dans l’usage des sols (déforestation…),
 la pollution chimique (avec l’utilisation des plastiques),
 l’érosion de la biodiversité.
Pour chaque point évoqué, il y a des seuils à ne pas dépasser, des points de non-retour. Ce sont donc des seuils stratégiques qui, s’ils ne sont pas pris en considération, engendreront des changements non-linéaires et des catastrophes environnementales.

Intégrer les neuf limites, pour que les placements aient un réel impact sur le futur de la planète.

Il est alors possible d’intégrer ces neuf limites en sélectionnant les entreprises en fonction de leur respect de ses limites, notamment en évaluant dans quelles entreprises notre épargne est investie par la ou les banques où nous avons ouvert des comptes épargnes ou d’autres placements.

(Lire la suite dans mes Pearltrees

Pour en savoir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/Limites_plan%C3%A9taires


• La Belgique des climato-réfractaires

L’enquête d’IMAGINE - DEMAIN LE MONDE. Qui sont les ennemis du climat ?

Partis politiques, entreprises, syndicats, administrations, médias, ONG…. Où sont les conservatismes à l’œuvre ? Dans son numéro de rentrée, la rédaction d’Imagine vous propose une enquête fouillée et nuancée autour des ennemis du climat.
• Vingt pages de récit, près de quarante sources croisées, un « climatographe » retraçant les grands moments clés de ces dernières années… 
• Une plongée dans cette Belgique où ça bloque à tous les étages à cause de la mal gouvernance climatique, du lobbying des fédérations patronales, des syndicats et de « l’emploi à tout prix », de la Flandre libérale et nationaliste qui fait cavalier seul, de l’absence de grand narratif citoyen, du traitement médiatique à géométrie variable… 

https://www.imagine-magazine.com


• NUCLEAIRE : ETES-VOUS BIEN SUR DE VOTRE NOUVEL AMI ?

Il y a bien longtemps que le nucléaire n’avait pas eu autant d’amis. « Revanche », « retour en grâce »... L’atome est salué à l’envi comme l’une des briques indispensables, avec les énergies renouvelables, pour s’affranchir des fossiles, sur fond de crise énergétique et de changement climatique. Mardi dernier, l’Agence internationale de l’énergie atomique a relevé ses projections de production nucléaire pour la seconde année d’affilée : elle prévoit plus du doublement de la puissance installée entre aujourd’hui et 2050 ! En août, le Japon a annoncé réfléchir à la construction de nouveaux réacteurs. La Belgique qui avaient opté pour le désengagement fait volte-face, en prolongeant deux réacteurs et l’Allemagne se pose de grosses questions sur la fermeture de ses trois derniers…

Mardi dernier, un projet de loi du gouvernement français visant à accélérer les procédures pour construire des réacteurs de nouvelle génération EPR, (Emmanuel Macron espère poser une première pierre avant la fin de son quinquennat en 2027). Le texte dispense par exemple les projets d’autorisation d’urbanisme, autorise des réacteurs dans les zones relevant de la loi Littoral, le démarrage des travaux avant la clôture de l’enquête publique, etc. Un empressement qui fait écho à un goût des Français pour l’atome : 75% se disent favorables à la production d’énergie nucléaire sur le territoire, selon I’fop.

Pourtant, deux essais de la rentrée rappellent que ce pari, contrairement à ce que laisse entendre le très écouté Jean-Marc Jancovici. [1], n’a rien d’évident. « Le nucléaire n’est pas bon pour le climat », claque le journaliste Hervé Kempf (Seuil Libelle). Son raisonnement ? « Pour opérer le bon choix [pour cesser d’émettre des gaz à effet de serre], il ne faut pas se concentrer sur le problème des émissions de gaz à effet de serre, puisque chacune [des énergies disponibles, nucléaires comme renouvelables] y répond également, mais analyser la manière dont elles répondent à des critères autres. »

Dangerosité, adaptabilité au changement climatique, faisabilité, coût, conséquences sur la vie quotidienne, type de société qu’elles impliquent… A l’aune de ces critères, le nucléaire apparaît comme une fausse solution. « Chaque euro investi dans une nouvelle centrale nucléaire aggrave la crise climatiques, car cet argent ne peut plus être utilisé pour investir dans des options efficaces de protection du climat », dénonce le spécialiste de l’économie nucléaire Mycle Schneider, cité par Hervé Kempf.

Un autre ouvrage enfonce le clou. Dans « L’île au Bonheur » (Le Pommier) - traduction française de « Fukushima » -
(La suite sur https://www.pearltrees.com/michelsim/urgence-de-resister/id38741563#item472252908)