L’EXPRESS a publié ces jours-ci un article de Jonathan Haidt [1], suite à la parution de son article (fort long) dans l’édition imprimée de The Atlantic de mai 2022 avec le titre "Après Babel" [2].
J’ai traduit ce texte avec le très bon logiciel de traduction DeepL. La traduction est tout à fait correcte, agréable à lire. Comme le texte fait près de 30 pages, j’en propose une version surlignée, avec les passages qui m’ont paru les plus intéressants, dans mes pearltrees et juste l’ensemble des extraits ici, (mais cela fait quand même très long, (une quinzaine de pages) !
Pour lire le texte complet tel quel - la traduction DeepL - sans mes pdréférences, je l’ai mis dans mon blog larcenciel, ICI.
Cet article a été publié dans l’édition imprimée de mai 2022 avec le titre "Après Babel"
Dans la même veine, et toujours dans L’Express, je trouve une présentation des résultats publiés par la Fondation REBOOT [3] que je découvre et qui mérite d’être plus largement connue.
Voici le début de l’article.
Pour Benjamin Sire, alors que "nous pensions assister à l’avènement de la société des loisirs, nous découvrons celui de la société de la paranoïa".
Par Benjamin Sire
Publié dans L’Express, Newsletter Le Sept le 01/05/2022.
Connaissez-vous la Fondation Reboot ? Elle a été créée il y a un peu moins de quatre ans dans le but de développer la pensée critique. Elle nous alerte également sur l’impact négatif des réseaux sociaux sur notre santé mentale. Elle publie régulièrement un "État du raisonnement critique", dont la dernière livraison nous apprend par exemple que, à l’image du mouvement Qanon américain ayant mis en doute l’élection de Joe Biden contre toute évidence, 14% des Français pensent que l’élection présidentielle a été truquée. Mais ce chiffre monte à 24% concernant les personnes dont internet est le principal moyen d’information et chez celles qui ont une forte tendance à adhérer aux théories complotistes. Il atteint même plus ou moins les 30% chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, d’Eric Zemmour et de Marine Le Pen.
LIRE AUSSI >> Jonathan Haidt : "Les réseaux sociaux ont plongé toute une génération dans la dépression" et "Pourquoi les dix dernières années de la vie américaine ont été particulièrement stupides"
On ne sera d’ailleurs pas surpris d’apprendre que ce sont ces derniers qui, après une vulgaire erreur temporaire de chiffres lors de la soirée électorale du second tour sur France 2, sont montés au créneau en mode "stop the steal" ("Arrêtez le vol" (de l’élection)) pour dénoncer une fraude massive qui ne s’appuie sur aucun élément sérieux. Ils font également, pour nombre d’entre-eux, partie de la nébuleuse qui s’est arrimée au mouvement des gilets jaunes, avant de rejoindre les rangs des anti-passe / antivax, et de prendre le virage poutinophile dès le début du conflit ukraino-russe, dénonçant une guerre menée par l’Occident ou réclamant, comme Vladimir Poutine, la "dénazification" de l’Ukraine. Là encore, ils se rejoignent dans leur tendance au vote en faveur des extrêmes et leur croyance en l’idée que Vladimir Poutine serait la victime de l’Occident et en tout un panel de théories complotistes. Parmi elles, le fait que la pandémie a été fabriquée pour réduire drastiquement la population mondiale, que la banque Rothschild contrôle le monde, que personne n’a jamais marché sur la lune, que le 11 septembre et la plupart des attentats islamistes ont été organisés par les Américains ou Israël, que Donald Trump a bien gagné la dernière présidentielle américaine, ou que les Illuminati, si ce n’est le groupe Bildelberg, chercheraient à organiser un gouvernement global pour contrôler l’humanité etc.
La Fondation Reboot nous apprend que 51% des électeurs de Marine Le Pen, 50% de ceux de Jean-Luc Mélenchon et 37% de ceux d’Éric Zemmour, déclarent adhérer à certaines de ces théories. Mais même en dehors de ces chapelles électorales, ce sont désormais 35% des Français qui leur emboîtent le pas, souvent à contre-courant de la raison. Ainsi essaime le doute qui fracture toute possibilité de cohésion sociale, le doute qui n’est plus l’allié de la conscience, mais son avatar falsifié, le doute qui, lorsqu’il se généralise devient usine à fabriquer des boucs émissaires et le moteur des guerres à venir.
EXTRAITS de l’article
Réseaux sociaux : le poison du doute nous a menés dans une société de la défiance généralisée
(Pour lire la suite, il faut s’abonner à l’Express - 1 € pour un mois à l’essai)
Je vous invite à aller voir plus précisément les propositions de la Fondation REBOOT,
que j’ai reprises en pdf ci-joint (cliquer pour agrandir) (et que j’ai aussi repris dans mes "Pearltrees")