Cuba espère produire 100 millions de doses de son vaccin anti-COVID-19 en 2021
Si tout va bien, cette année toute la population cubaine sera vaccinée.
Fort de son expérience dans le domaine de la santé et des biotechnologies, Cuba mène des recherches sur la production de vaccins anti-Covid qui suscitent un intérêt certain sur le plan médical et international. Un candidat vaccin va entamer la phase III des essais cliniques.
Coup de projecteur sur la diplomatie médicale cubaine.
La renommée de Cuba dans le domaine de la santé n’est plus à faire. Accès aux soins gratuit, expertise et formation médicale de haut niveau et diplomatie médicale active, telles sont les vecteurs de "l’internationalisme médical" de l’île.
Cuba pourrait prochainement compter sur une nouvelle arme symbolique de sa puissance : un vaccin contre le Covid-19. Sur 63 candidats dans la course mondiale aux vaccins, l’île castriste occupe une place de choix. D’après l’OMS qui recense toutes les recherches en cours, 175 à travers le monde sont en phase pré-clinique et 63 en phase III, celles des essais cliniques. Cuba développe 4 candidats vaccins Mambisa, Abdala, Soberana 1 et Soberana 2. Le dernier entre en phase III. Cuba jouit d’une longue tradition et d’une vraie expertise. Cuba peut compter sur le Centre d’ingénierie génétique et de biotechnologie (CIGB) ainsi que sur l’Institut de vaccination Finlay (IFV) qui développent chacun deux vaccins.
Les biotechnologies, source de revenus pour l’île
"Ce n’est pas une surprise, selon la docteure Anne Sénéquier, qui dirige l’observatoire de la santé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) à Paris. Depuis fort longtemps Cuba se sert de son système médical pour son soft power, dans des catastrophes, dans sa diplomatie médicale, dans sa recherche et développement. C’est eux qui ont mis au point les premiers le vaccin méningocoque B".
Une industrie qui profite en priorité aux Cubains. Sur les 13 vaccins obligatoires à Cuba, 9 sont produits sur place, souligne le docteur Franco Cavalli. Ce spécialiste du cancer, professeur émérite d’oncologie à l’université de Berne en Suisse est le président de l’ONG MediCuba Europe qui développe des projets de partenariat médicaux et scientifiques en soutien au système de santé cubain dont il promeut l’image à l’étranger.
A l’épreuve de la pandémie, Cuba a fait preuve de sa capacité de résilience et de résistance contre le virus. A tel point que l’OMS a félicité le pays pour sa gestion sanitaire. "Une solution à la chinoise, selon le professeur Cavallo, tout était fermé". Mais aussi, "chaque personne positive était hospitalisée jusqu’à ne plus être positive, tout cas contact est en quarantaine, et chaque jour un médecin ou un étudiant en médecine lui rend visite"
Alors que l’Italie du nord vivait une véritable catastrophe sanitaire aux yeux d’une Europe impuissante, Cuba avait envoyé un contingent de docteurs en Lombardie. Le 19 mars 2020, 53 médecins et infirmières cubains débarquaient pour aider le pays le plus touché d’Europe à l’époque. A l’inverse, parti en mission à Cuba quelques mois plus tard, l’oncologue suisse et président de MediCuba Europe Dr Franco Cavalli, s’est dit impressionné par la situation, "avec 138 morts à la mi-novembre selon des chiffres confirmés par l’OMS, c’est 100 fois moins qu’en Belgique qui a une population presque similaire de 11 millions d’habitants".
Produire cent millions de doses de vaccin dès 2021
Pour Cuba, les débouchés potentiels de son vaccin seraient prioritairement en Amérique latine, mais pas seulement car plusieurs autres pays sont déjà des destinataires de la diplomatie médicale cubaine. Par ailleurs, certains à l’instar de l’Iran participent aux essais cliniques dans la mesure où l’île ne dispose pas de suffisamment de cas sur son territoire. Autant de facteurs qui déterminent une géopolitique du vaccin. Cuba dispose aussi de deux filiales en Chine qui produisent pour le marché chinois, assure le Docteur Cavalli.
Les ambitions cubaines sont conséquentes : produire dès 2021 cent millions de doses de Soberana 2, un vaccin à double dose intramusculaire, soit 5 fois plus que nécessaire pour sa population totale.
Produire cent millions de doses de vaccin dès 2021
Pour Cuba, les débouchés potentiels de son vaccin seraient prioritairement en Amérique latine, mais pas seulement car plusieurs autres pays sont déjà des destinataires de la diplomatie médicale cubaine. Par ailleurs, certains à l’instar de l’Iran participent aux essais cliniques dans la mesure où l’île ne dispose pas de suffisamment de cas sur son territoire. Autant de facteurs qui déterminent une géopolitique du vaccin. Cuba dispose aussi de deux filiales en Chine qui produisent pour le marché chinois, assure le Docteur Cavalli.
Les ambitions cubaines sont conséquentes : produire dès 2021 cent millions de doses de Soberana 2, un vaccin à double dose intramusculaire, soit 5 fois plus que nécessaire pour sa population totale.
Au-delà des calculs sur les bénéfices que pourraient tirer l’industrie de biotechnologie cubaine, l’île souffre surtout du coup de grâce infligé par le président Trump qui en janvier, avant de quitter la Maison Blanche, a inscrit de nouveau Cuba dans la liste des Etats soutenant le terrorisme. Une catastrophe bien plus grave que la pandémie pour Cuba qui reçoit une grande partie de ses revenus des envois d’argent de la diaspora notamment aux Etats-Unis. Et le docteur Franco Cavalli de conclure : "le grand espoir des Cubains, c’est Joe Biden."
Voir l’article complet : InfoTV5 Monde
Cuba espère produire 100 millions de doses...
La Presse (Canada) du 20 janvier 2021
Agence France-Presse
« Nous avons la capacité pour fabriquer 100 millions de doses » de Soberana 2, le candidat-vaccin le plus avancé, a déclaré le docteur Vicente Vérez, directeur de l’Institut Finlay, lors d’une conférence de presse, précisant que « la phase de production » a déjà commencé.
Si tout va bien, cette année toute la population cubaine sera vaccinée.
Lundi, le vaccin Soberana 2 est passé à la phase II b, qui implique 900 candidats. Si elle est couronnée de succès, il entrerait en phase III (la dernière avant approbation), avec 150 000 volontaires, en mars.
L’institut Finlay a signé récemment un accord avec l’Institut Pasteur d’Iran pour que ce dernier pays participe lui aussi à cette phase III.
Soberana 1, actuellement en phase I, devrait passer en « phase II-III » en février et sera aussi testé sur les personnes convalescentes de la maladie, selon le docteur Pérez.
« Nous allons commencer en février un essai clinique sur la population pédiatrique » pour que le vaccin puisse aussi être administré aux enfants, a-t-il aussi précisé.
Si l’un de ces projets arrive à l’autorisation finale, il serait le premier vaccin anti-COVID-19 conçu et produit en Amérique latine.
Voir l’article du 20 janvier 2021 : Cuba espère produire 100 millions de doses de son vaccin anti-COVID-19 en 2021
Vaccin. Cuba en passe de briser la domination d’un secteur monopolisé
Mardi 2 Février 2021
Leyde Ernesto Rodríguez, vice-recteur de l’Institut supérieur des relations internationales Raúl Roa García de La Havane, analyse les ressorts de « l’internationalisme médical » déployé par Cuba. Le brevetage des vaccins contre le covid-19, soumis aux logiques capitalistes du profit, relève, selon lui, d’une violation des droits humains.
• Le vaccin « Soberana 2 » mis au point par Cuba est entré dans la dernière phase d’évaluation. Alors que les grandes firmes pharmaceutiques dictent leurs règles et que les pays capitalistes développés s’accaparent les doses de vaccins déjà disponibles, que changerait, pour les pays du sud, l’arrivée de ce vaccin ?
Leyde E. Rodríguez. Je tiens à préciser que les quatre candidats vaccins cubains progressent dans leurs différentes phases d’évaluation dans les différentes provinces de Cuba. Je fais référence à Soberana 01, 02, Abdala et Mambisa. Nous aurons quatre vaccins pour la vaccination massive et volontaire des 11 millions de Cubains. Le candidat vaccin Soberana 02 doit commencer ses essais cliniques de phase III le 1 er mars, selon l’Institut Finlay de Cuba. Ce vaccin a déjà démontré jusqu’ici une grande sécurité, ainsi qu’une puissante réponse immunitaire.
La stratégie de commercialisation des vaccins cubains combine humanité et impact sur la santé mondiale.
« Devant cette pandémie, l’humanité a besoin d’une action coordonnée de la science, de la santé et de la diplomatie »
La volonté de Cuba de transmettre ses expériences et ses connaissances sur les nouveaux développements dans ce domaine au profit de son peuple et de l’humanité est permanente.