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LARCENCIEL - site de Michel Simonis
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"To do hay qui ver con todo" (tout a à voir avec tout) Parole amérindienne.
Comprendre le présent et penser l’avenir. Cerner les différentes dimensions de l’écologie, au coeur des grandes questions qui vont changer notre vie. Donner des clés d’analyse d’une crise à la fois environnementale, sociale, économique et spirituelle, Débusquer des pistes d’avenir, des Traces du futur, pour un monde à réinventer. Et aussi L’Education nouvelle, parce que Penser pour demain commence à l’école et présenter le Mandala comme outil de recentrage, de créativité et de croissance, car c’est aussi un fondement pour un monde multi-culturel et solidaire.

Michel Simonis

31 juillet 2019 • ARTISTES DE LA VIE - le film
INTERVIEW de Mathias Lahiani, co-auteur du film
Article mis en ligne le 31 juillet 2019
dernière modification le 19 décembre 2020

 Un film qui sort bientôt, "Artistes de la Vie" ; [1]
 Une fondation qui y participe, créée à l’initiative de Frédéric Lenoir, auteur et philosophe a décidé de faire évoluer les pratiques pédagogiques pour que les générations futures soient plus mûres.
"Je crois que si l’on veut changer le monde, il faut commencer par les enfants. Si nous n’aidons pas les enfants à réfléchir, nous allons reproduire les mêmes bêtises " (Frédéric Lenoir, fondateur de Association & Fondation SEVE ) [2] : une vidéo de 5 min. que j’ai repris sur le site du GBEN, ici.
 Un interview de Mathias Lahiani, fondateur d’On passe à l’Acte et co-auteur du film Artistes de la Vie, que je vous propose ici.
Michel

L’INTERVIEW Mathias Lahiani fondateur d’On passe à l’Acte et co-auteur du film Artistes de la Vie

Quelle est la raison d’être de ce long métrage ?

Lors de l’aventure “On passe à l’acte", nous avons énormément appris aux côtés de ces innovateurs de terrain, qui expérimentent les solutions de demain. Au départ, nous voulions faire une synthèse de ces 12 années pour diffuser le message suivant : un individu qui met du sens dans son activité ou qui met des moyens au service de ses belles idées peut avoir un impact positif sur le monde.
Pierre a ajouté l’angle du changement de vie et du bonheur car c’était ce qu’il traversait en changeant lui-même de vie. L’interview de Frédéric Lenoir nous a guidé lorsqu’il dit que le bonheur, c’est deux ingrédients : à la fois "se révéler selon sa propre nature", et "contribuer au monde". Le film montre que c’est possible de vivre une vie exaltante et pleine de sens. Mais ce n’est pas que ça : il y a une intention sociétale. Ces rencontres avec des pionniers nous ont appris qu’il suffit qu’un maximum d’individus "passent à l’acte" pour que notre société évolue dans un sens enthousiasmant.

Je m’explique : quand un individu s’engage dans un projet qui a du sens pour lui et qui lui tient à coeur, il s’y investit pleinement et automatiquement, les conséquences du projet deviennent bénéfiques pour l’ensemble. Nos projets de coeur sont nourris par nos valeurs, et ces dernières sont universelles. En fait, c’est une quête de bien, de beau et de vrai.
C’est de cela dont notre civilisation a besoin et il se trouve qu’elle est prête aujourd’hui pour ça. Ce n’était pas le cas auparavant.
Comme l’explique bien Yuval Harari, l’auteur de "Sapiens", les 200 000 années d’existence d’homo sapiens ont été dédiées davantage à une quête de subsistance et de survie. La majorité de nos efforts communs était consacrée à combattre la famine, les épidémies et les guerres. Cette situation moins stressante pour tous, c’est la première fois que nous la vivons.

Elle nous ouvre une fenêtre vers de nouveaux horizons plus subtils et plus profonds que la simple subsistance. Ce film invite donc chacun à trouver sa "mission de vie" et nous laisse entrevoir un XXI ème siècle beaucoup moins déprimant que ce qu’on nous annonce tous les jours.

Il est possible qu’on vive un siècle charnière entre une humanité qui se débat encore pour sa survie et une humanité qui oeuvre de façon nouvelle pour l’harmonie.

Etes vous optimiste sur notre capacité à changer les choses avant que les crises nous rattrapent ?

Oui. Je n’ai pas le choix. Je dirais même que nous n’avons pas le choix.
Quoi qu’il arrive, il y a deux postures possibles : l’une fataliste conduit à la dépression, l’autre, proactive est exaltante et peut contribuer à l’amélioration de notre société.·
Si je reste pessimiste, je peux être sûr que les années qui me restent à vivre seront tristes et désabusées. Je risque même de ne penser qu’à sauver ma peau égoïstement…

A l’inverse, si je saisis la piste d’espoir que m’a transmis cette aventure, je me retrouve avec plein de courage et je me retrousse les manches pour avancer. Mon oeuvre à moi, c’est de contribuer à accélérer les évolutions positives. Une des pistes d’accélération, c’est justement d’inviter un maximum d’individus à passer à l’acte à leur tour.

Y a t il un point commun entre tous ceux et celles qui oeuvrent pour le bien commun ?

Leur point commun est clairement l’équilibre. Ces gens sont des sortes d’"équilibristes· : ils ont réussi à trouver un juste milieu entre leurs aspirations utopistes et leur capacité à rester réalistes.

Ce point d’équilibre vient de deux dynamiques biens distinctes que nous avons observé chez ceux qui oeuvrent pour le bien commun :
Une première famille est celle des idéalistes : ils rêvent d’un monde idéal et pour eux, il s’agit d’aller vers plus de pragmatisme de sorte qu’avec des moyens, de l’argent, de la technique et de la stratégie, leurs idéaux s’incarnent petit à petit.

La deuxième famille est celle des pragmatiques : ils gèrent en premier le principe de réalité et acceptent le monde tel qu’il est. Pour eux, le mouvement, c’est de changer de regard pour donner davantage de sens à l’existence, de sorte qu’ils mettent leurs moyens et leurs compétences au service de projets vraiment utiles pour le monde.

C’est aussi un message qu’on aimerait faire passer : les gens pensent souvent que plus on est radicaux dans nos postures, plus on est “engagé". Nous pensons l’inverse. Nous l’avons vu chez les gens qui changent le monde au quotidien. Pour faire advenir les changements profonds et durables dont le monde a besoin, il s’agit d’aller vers plus d’équilibre, de nuances et de gestion du complexe.