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LARCENCIEL - site de Michel Simonis
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"To do hay qui ver con todo" (tout a à voir avec tout) Parole amérindienne.
Comprendre le présent et penser l’avenir. Cerner les différentes dimensions de l’écologie, au coeur des grandes questions qui vont changer notre vie. Donner des clés d’analyse d’une crise à la fois environnementale, sociale, économique et spirituelle, Débusquer des pistes d’avenir, des Traces du futur, pour un monde à réinventer. Et aussi L’Education nouvelle, parce que Penser pour demain commence à l’école et présenter le Mandala comme outil de recentrage, de créativité et de croissance, car c’est aussi un fondement pour un monde multi-culturel et solidaire.

Michel Simonis

Covid : Les peuples indigènes ont besoin de notre aide
Article mis en ligne le 16 juillet 2020

Ceci est un appel d’urgence.

Nos frères et sœurs des communautés indigènes et locales meurent à un rythme sans précédent à cause de COVID-19. Grâce à vos dons, ils auront une chance de se battre.

"Nous avons lancé une campagne pour collecter des ressources financières et raconter nos histoires au monde entier afin d’obtenir le soutien essentiel dont nous avons besoin pour continuer à protéger les forêts du monde. Nous aimerions que vous participiez à cet effort. Vous pouvez nous soutenir de nombreuses manières dans la lutte contre l’extinction".

Je m’appelle Tuntiak Katan, je viens de la communauté Shwar en Équateur et je représente l’Alliance mondiale des collectivités territoriales. Nous sommes un partenariat international [1] de communautés indigènes et locales qui habitent et protègent les dernières forêts tropicales de la planète.

Ensemble, nos organisations protègent plus de 400 millions d’hectares de forêts. C’est pourquoi les gens nous reconnaissent souvent comme les gardiens des forêts. Veiller à ce que ces territoires soient protégés et sûrs n’est pas une tâche facile. Nos dirigeants sont confrontés à des menaces, voire à des meurtres, pour s’être levés afin de réclamer nos droits fonciers et la protection des forêts.

Vous pouvez faire la différence et vous joindre à notre combat pour la survie dès aujourd’hui !

Cette année, nous sommes également confrontés à une nouvelle menace. L’arrivée de COVID-19 met nos communautés en état d’alerte extrême alors que les chiffres de la contagion montent en flèche, avec plus de 25.000 cas au Brésil et dans le bassin de l’Amazone. Le virus dévaste des pays aux ressources économiques, technologiques et de communication considérables. Essayez maintenant d’imaginer son impact dans des communautés isolées, où la connexion aux systèmes de santé régionaux est faible et l’accès à des produits de base comme le savon est limité.

Vous vous demandez peut-être pourquoi le virus a atteint des communautés aussi éloignées ?

Eh bien, alors que le monde entier était en quarantaine, les bûcherons, les mineurs et d’autres en ont profité pour empiéter sur nos territoires [2]. Nous avons vécu dans des endroits éloignés pendant des siècles, et notre système immunitaire est peu résistant aux maladies étrangères. Cela signifie que les envahisseurs ne détruisent pas seulement la forêt, mais qu’ils apportent une maladie qui pourrait entraîner notre extinction.

Vous pouvez faire un don ici et contribuer à nos efforts de secours.

Comment votre don nous aidera-t-il ?

Nous nous organisons et nous résistons. Nos communautés appliquent des mesures de confinement strictes et s’associent à des alliés locaux et internationaux pour apporter les informations, les ressources et les outils nécessaires à la lutte contre COVID-19

Nous transportons les personnes qui ont besoin d’un traitement depuis des endroits éloignés vers des centres de santé et nous apportons de la nourriture et des fournitures aux communautés qui dépendent du commerce extérieur pour leur survie. Nous nous préparons également à la saison sèche, lorsque les incendies deviennent un risque supplémentaire ; nous formons les brigades de lutte contre les incendies et achetons du matériel et des technologies pour qu’elles puissent surveiller et éteindre les incendies avant qu’ils ne deviennent incontrôlables.

Mais nous avons besoin d’un soutien supplémentaire pour pouvoir continuer à faire ce travail et à protéger les forêts du monde. Nous avons donc lancéune campagne de collecte de ressources financières. Nous serions ravis que vous puissiez y participer. Que ce soit en partageant des contenus ou en invitant vos amis à faire des dons. Il existe de nombreuses façons de soutenir notre lutte contre l’extinction des forêts.

Sinceramente,

Tuntiak Katan

* Le partenariat international est composé de l’Alliance indonésienne des peuples autochtones de l’archipel (AMAN), de l’Alliance méso-américaine des peuples et des forêts (AMPB), de la Coordination des organisations autochtones du bassin de l’Amazone (COICA) et de l’Articulation des peuples autochtones du Brésil (APIB).

Faites un don maintenant et aidez-nous à protéger les forêts du monde

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)


Le cœur de l’Amazonie aussi est menacé

L’Amazonie est plus déforestée que jamais. Le Brésil et Jair Bolsonaro ne sont pas les seuls à la maltraiter.
L’Equateur et le Pérou abritent une zone menacée et cruciale pour sa survie.

(Extraits)

Sur les six premiers mois de l’année 2020, plus de 3 000 km2 ont été déforestés en Amazonie brésilienne, ce qui représente à elle seule plus 60 % de la surface totale de la première forêt tropicale mondiale. Soit une hausse de 25 % de la surface déforestée par rapport à la même période l’année passée. Orpailleurs, producteurs de bois, industrie minière, cultivateurs et éleveurs bovins se sont littéralement rués sur des zones souvent protégées ou habitées par des nations indigènes, bien aidés par le Covid et les déclarations du président du pays.

Jair Bolsonaro, populiste d’extrême droite notoirement climatosceptique, n’a jamais fait mystère de son penchant pour l’agrobusiness et sa volonté d’ouvrir les territoires indigènes et autres réserves naturelles aux activités minières ou agricoles. Son ministre de l’Environnement a d’ailleurs confirmé ses dires, fin avril, en déclarant ouvertement qu’il comptait profiter de l’attention accordée par la presse au coronavirus pour "faire passer des réformes et assouplir les règles", notamment en matière de protection de l’Amazonie. L’objectif est limpide : le secteur agricole, principal rescapé du désastre économique brésilien et petit joyau des autorités, a connu une hausse de ses exportations de 8 %, la viande de 13 %, au cours du premier semestre. Le business passe avant tout le reste.

Les bassins sacrés, source de l’Amazonie

Cette année pourrait donc être la plus dévastatrice jamais enregistrée dans l’histoire de l’Amazonie, car, au Covid, s’ajoute désormais l’ouverture de la saison sèche. Déjà dévastateurs en 2019, les incendies ont encore enregistré une hausse de 20 % en juin 2020. Les éleveurs et producteurs, qui pratiquent abondamment le brûlis en guise de défrichage, multiplient les foyers incendiaires, et l’Institut de recherches environnementales de l’Amazonie estime que 9 000 km2 de forêt déjà déboisés pourraient partir en fumée avant la fin août.

Face à la pression internationale grandissante et l’émoi suscité par les feux en 2019, le gouvernement brésilien a annoncé son intention de publier un décret interdisant le brûlis pour une durée de 120 jours. Mais la situation semble d’ores et déjà compromise, et la présence de l’armée en Amazonie n’a absolument rien changé jusqu’ici. "Pour les feux côté brésilien, on a franchi le point de non-retour" estime Rodrigue Gehot, spécialiste des questions environnementales et socio-politiques pour la fondation équatorienne Pachamama. "Outre la hausse du nombre de foyers, les saisons sont de plus en plus sèches, les canicules de plus en plus fréquentes et intenses. Ça ne va aller qu’en augmentant."

"On parle beaucoup du Brésil avec Bolsonaro, tient toutefois à signaler l’environnementaliste belge installé à Quito (Équateur). Les incendies de 2019 ont capté l’attention de la communauté internationale. Mais on aurait tort de s’y limiter, car le cœur du cœur de l’Amazonie, la région hydrique qui fournit tout le bassin amazonien en eau et en humidité, se situe sur les territoires du Pérou et de l’Équateur. Ce sanctuaire, alimenté par les plateaux andins, contient la concentration d’eau, de biodiversité et de vie la plus dense de toute l’Amazonie. Plus de 500 000 indigènes aux cultures millénaires, comme les Saparas, les Achuars et les Shuars y vivent, comme d’autres clans non identifiés qui s’isolent volontairement du reste de l’humanité." Mais il y a plus universel, plus fondamental encore pour l’ensemble de la planète : le rôle climatique, hydrique et écosystémique de ces "bassins sacrés".

Le climat directement touché

"L’Amazonie est souvent considérée comme un poumon, mais c’est surtout un régulateur climatique, poursuit Rodrigue Gehot. Si elle est touchée en plein cœur, elle pourrait rapidement cesser de capter du carbone pour en émettre. Le biome amazonien dans son ensemble est un écosystème vivant qui repose sur un équilibre fragile lié à la température et l’humidité. Avec la hausse du réchauffement climatique, soutenue entre autres par la déforestation, les températures augmentent, l’humidité diminue, et ce changement génère un effet boule de neige. Les espèces de faune et de flore sont menacées, les saisons déréglées, et l’assèchement soutient évidemment les incendies. Or, plus on réduit l’espace et les frontières du cœur de ce biome, plus on y entre en créant routes, aqueducs et oléoducs, plus on accentue la destruction de cet équilibre global. Le biome amazonien est déjà sur la brèche. Si on ne fait rien endéans les 10 ans pour préserver les Bassins sacrés, le point de non-retour sera atteint.

L’Amazonie tout entière pourrait disparaître de notre vivant, avec un effet désastreux sur le climat à l’échelle internationale."
Selon Rodrigue Gehot, 90 % des 30 millions d’hectares de ce cœur naturel sont encore préservés, aujourd’hui. Mais en Équateur, comme partout ailleurs dans la région, la baisse de contrôle des derniers mois a entraîné une hausse des activités illégales, et les autorités des deux pays frontaliers seraient en train de préparer une campagne massive d’exploration et d’extraction de brut dans ces Bassins sacrés.

Quito, qui rembourse une partie de ses importantes dettes chinoises en or noir, entend bien booster sa production pour répondre à la demande de son bailleur de fonds. Or, selon les auteurs d’un rapport présenté en 2019 lors de la Conférence internationale sur le climat de Madrid, exploiter les bassins sacrés permettrait tout juste de répondre "à l’équivalent de la demande mondiale de brut durant moins de deux mois" pour un coût environnemental, social et climatique totalement disproportionné.

Pression sur les États et les investisseurs

Fort heureusement, il existe encore des solutions. Au niveau local, plus de 25 nationalités indigènes du Pérou et d’Équateur ont uni leurs forces pour établir un plan biorégional de développement et adresser un message clair aux autorités, une alternative à l’extraction des ressources. "Les nations indigènes locales ont vu les désastres causés par l’exploration internationale sur d’autres parcelles, et notamment Chevron Texaco, durant 30 ans, analyse l’environnementaliste belge. Elles se sont regroupées, organisées et ont déjà repoussé plusieurs tentatives d’exploitation. Mais une initiative conjointe de l’Équateur et du Pérou pourrait être difficile à contrer."

Un soutien international est désormais indispensable. Outre les campagnes locales menées pour soutenir les nations indigènes, plusieurs fondations en appellent aux États, fonds d’investissement et milieux d’affaires orientaux comme occidentaux à intégrer la question dans leurs négociations commerciales et financières. En commençant par la Chine, le Canada, les États-Unis et le Chili, dont les positions officielles sont souvent en totale contradiction avec les politiques énergétiques menées sur le territoire sud-américain.

Covid et incendies, l’enfer des nationalités indigènes

Signe de son mépris total pour les nationalités indigènes, le président brésilien Jair Bolsonaro a purement et simplement annulé, le 9 juillet dernier, l’obligation légale du gouvernement de leur fournir de l’eau potable, de la nourriture d’urgence et des lits d’hôpitaux en soins intensifs. Fragilisées par des défenses immunitaires plus faibles et un manque total d’infrastructures dans la région amazonienne, les communautés indigènes brésiliennes sont pourtant durement touchées depuis le début de la crise sanitaire.

Selon les chiffres publiés fin juin, près de 8 000 membres desdites communautés auraient été infectés, et 350 d’entre eux en seraient décédés. Les habitants de certains villages ont pris la décision de quitter leurs terres pour se réfugier dans la forêt jusqu’à nouvel ordre. D’autres ont bien tenté de s’isoler en restant sur place, mais les contacts non désirés avec les orpailleurs et autres exploitants illégaux ont fait office de vecteur viral, et la fumée des incendies redoutés durant la saison sèche risque encore d’aggraver la situation sanitaire.

Risque d’extinction

En Équateur et au Pérou, la situation n’est guère meilleure. "Le Covid est désormais presque partout en Amazonie équatorienne, confirme l’environnementaliste belge Rodrigue Gehot, basé à Quito. Les organisations indigènes ont annoncé elles-mêmes qu’elles fermaient leurs territoires, et organisent leurs propres contrôles en interne. L’État est absent et le système de santé équatorien est catastrophique. Faute de médicaments, la médecine traditionnelle fait des merveilles et sauve des centaines de vies", mais elle ne suffit pas toujours.

Dans ces sociétés largement basées sur la transmission orale, la vulnérabilité des chefs indiens est dramatique. Le décès, fin juin, du chef brésilien Paulinho Paiakan à 65 ans, défenseur emblématique de la forêt amazonienne, n’est que l’un des tristes exemples de la vulnérabilité des "anciens" et des pans de culture qu’ils véhiculent. Selon l’organisation panaméricaine de la santé, "au moins 20 000 indigènes" auraient été contaminés par le virus dans l’ensemble du bassin amazonien. En Colombie, comme ailleurs, les organisations locales dénoncent ouvertement "le risque d’extinction" qui menace plusieurs communautés.

Valentin Dauchot - LLB, Publié le 16-07-20
https://www.lalibre.be/planete/environnement/le-cur-de-l-amazonie-aussi-est-menace-5f0f22f09978e27553d4ea27