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LARCENCIEL - site de Michel Simonis
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Michel Simonis

"L’acier a coulé dans nos veines" sort cette semaine sur grand écran.
Article mis en ligne le 13 février 2025
dernière modification le 15 février 2025

Pour nous qui avons parcouru la vallée de la Meuse entre Huy et Liège depuis les années ’70, et avons assisté, la mort dans l’âme, à la destruction du Haut Fourneau, ce fut très émouvant de voir le documentaire de Thierry Michel  "L’acier a coulé dans nos veines".
Commencé il y a plus de 10 ans, le film est sorti cette semaine sur grand écran. Avec Christine Pireaux, le réalisateur rend hommage aux travailleurs de la sidérurgie liégeoise, cette sidérurgie qui a marqué l’histoire industrielle de la Wallonie. Aujourd’hui, avec la mondialisation, elle appartient au passé.

Inscrire la mémoire

RTBF, 14 janv. 2025

Entre témoignages, images d’archives restaurées et impressionnantes images de drones, le film retrace l’histoire du travail de l’acier en région liégeoise, une histoire humaine faite de combats sociaux, de souffrance et de fierté.
Le documentaire de Thierry Michel débute avec un long et impressionnant travelling sur le dernier haut fourneau liégeois : "Il faut inscrire la mémoire" confie le réalisateur, "il faut éviter l’amnésie sociale, il faut rendre hommage à tous ceux qui ont travaillé et qui sont toujours en vie, et il faut aussi faire connaître aux plus jeunes cette page d’histoire, surtout que je constatais quand même que dans les familles, la transmission ne s’est pas toujours faite."

Présentation du film.

Deux siècles d’histoire de la Wallonie

"J’ai filmé tout le long le processus de destruction de l’usine pendant des mois" explique le réalisateur. © Tous droits réservés
"J’ai filmé la destruction des hauts fourneaux de Seraing à 5 caméras, c’était extrêmement impressionnant" poursuit le réalisateur. "Mais j’ai filmé tout le long le processus de destruction de l’usine pendant des mois. A partir de là, je me suis dit, il y a une mémoire. Ce sont quand même deux siècles d’histoire de la Wallonie."

On n’était pas des amis, on était une famille

Lilo Cacciatore est un ancien travailleur des hauts fourneaux. Ce soir, il va se replonger dans ses années d’acier. Pour l’occasion, il a sorti sa tenue de fondeur et s’apprête à découvrir le film auquel il a participé : "J’ai peur des souvenirs que j’ai toujours au cœur" confie-t-il, "parce que c’était notre vie le travail de haut fourniste. On n’était pas des amis, on était une famille."
Dans le film, Lilo ainsi que d’anciens sidérurgistes se racontent : "Il y avait la poussière, la fumée qui rentrait par tous les côtés. Il y faisait horriblement chaud en été et froid en hiver". "C’était pas possible de se reposer ou d’être bien dans sa tête. Ça a duré 42 ans et encore maintenant, je le paie. L’enfer quoi".

Ils décrivent l’enfer et en même temps un attachement profond à ce métier
"C’était presqu’un travail d’esclave" ajoute Thierry Michel. "Ils décrivent l’enfer, et en même temps un attachement profond à ce métier."
"Pour moi, c’était une fierté de travailler sur les hauts fourneaux" témoigne cet ancien sidérurgiste. "De pierres, on arrivait à faire une fonte qu’on transformait et qu’on avait dans la vie de tous les jours : voiture, machine à lessiver". "On se sentait un petit peu comme les mineurs. On sentait qu’on faisait un métier tout à fait particulier qui avait des racines profondes dans la région" précise cet autre travailleur.

Une symphonie industrielle

Le documentaire reprend des témoignages mais aussi des archives. Archives sur lesquelles le réalisateur a beaucoup travaillé : "J’ai pu y extraire des images exceptionnelles du travail des hauts fourneaux. Même les travailleurs expriment la beauté qu’ils ressentaient face à ces coulées et face à cet acier, presque des éblouissements. Ça a été des nuits et des nuits de travail pour arriver à restaurer ces archives. C’est magnifique à voir."
"L’acier a coulé dans nos veines" se regarde comme une symphonie industrielle, un documentaire en forme de requiem de la sidérurgie liégeoise.


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