Bandeau
LARCENCIEL - site de Michel Simonis
Slogan du site

"To do hay qui ver con todo" (tout a à voir avec tout) Parole amérindienne.
Comprendre le présent et penser l’avenir. Cerner les différentes dimensions de l’écologie, au coeur des grandes questions qui vont changer notre vie. Donner des clés d’analyse d’une crise à la fois environnementale, sociale, économique et spirituelle, Débusquer des pistes d’avenir, des Traces du futur, pour un monde à réinventer. Et aussi L’Education nouvelle, parce que Penser pour demain commence à l’école et présenter le Mandala comme outil de recentrage, de créativité et de croissance, car c’est aussi un fondement pour un monde multi-culturel et solidaire.

Michel Simonis

AUTOUR DE JÉNINE, LES PALESTINIENS SUBISSENT, MAIS OSENT reprendre leur souffle
Article mis en ligne le 31 juillet 2024
dernière modification le 3 janvier 2025

Les populations palestiniennes en Cisjordanie occupée vivent un véritable basculement depuis le début de l’assaut israélien - à risque génocidaire - sur Gaza. Meurtres, démolitions, expropriations et détresse économique caractérisent le vécu quotidien des communautés de Jénine, au nord de la Palestine. Et malgré tout, l’espoir les habite aussi.

par Victor B., Caritas International

Un article parlant de Jenine ne pouvait que susciter mon intérêt.
Les rencontres faites à l’Université de Naplouse lors d’un voyage de solidarité en Palestine en 2006 ont été mémorables pour moi. Et indélébiles.

Ceux et celles qui connaissent mon site de Larcenciel connaissent bien ma sensibilité aux dépossessions, aux risques de disparition des langues, des cultures, des peuples qui sont fragiles, sur le qui-vive. D’où mon intérêt pour la protection des environnements traditionnels, des maisons et des villages, des traditions et des cultures qui disparaissent, ou qui ont disparu, souvent par la volonté d’autres humains qui les ont sciemment détruits. [1]

Dans une rubrique de Larcenciel que j’ai intitulée à l’époque ”Palestine, un peuple sans terre ? avec un point d’interrogation qui reste plus que jamais d’actualité, je faisais écho d’un voyage de solidarité en Palestine en 2006. Les rencontres faites à l’Université de Naplouse y avaient été mémorables pour moi. Et indélébiles. Aujourd’hui, 18 ans plus tard, je ressens douloureusement le sort qui est fait à la population. Nous aurions pu croire, en 2006, que la situation allait pouvoir s’améliorer. En réalité elle a tellement empiré qu’on peut raisonnablement se demander s’il y aura encore une Palestine et des palestiniens dans quelques années.

Pour ne pas m’ensevelir sous une montagne de pessimisme, outre cet article qui comporte dans son titre une nuance d’espoir (”OSENT reprendre leur souffle), je me fais aussi l’écho d’un article sur les activités de l’association Riwaq concernant le patrimoine palestinien et du dernier livre d’Alain Gresh : ”Un peuple qui ne veut pas mourir". Ces articles sont à voir ici dans Larcenciel ou sur mon Blog L’arcenciel-Palestine.

L’essentiel des articles que j’ai retenu sur la Palestine et le Proche-Orient en 2007 se trouvent sur mon blog "spécial Palestine". Celui-ci est le prolongement d’un numéro spécial de L’arc-en-ciel, paru en 2006 - un de mes derniers numéros en format papier.

Note : repensant à Jenine, je reprends ici un extrait de mon "carnet de voyage”, Palestine 2006, https://larcenciel.be/spip.php?article11

Palestine 2006

Repensant à Jenine, je reprends ici un extrait de mon "carnet de voyage”
https://larcenciel.be/spip.php?article11

Lahna est étudiante en 3ème année de français à l’Université Al Najar (An-Najah) à Naplouse, elle est une des quelques étudiantes non voilée de son cours. Lahna habite Jénine, à 20 Km de là, est mariée et vit pendant la semaine à Naplouse avec ses deux filles de 4 et 2 ans. Son mari, qu’elle rejoint le WE à Jénine a quitté son travail à Ramallah à cause du blocus de l’armée israélienne. En temps normal, le trajet entre les deux villes prendrait moins d’une demi heure, mais le détour est tellement long que chaque semaine elle met au minimum quatre heures pour rentrer chez elle avec ses deux petites filles, et parfois c’est encore plus long, selon le bon vouloir des soldats des check points. Les entrées de Naplouse sont totalement bloquées à la circulation. Tout véhicule doit stationner aux checkpoints, chacun doit passer à pied et prendre un taxi pour rejoindre Naplouse. Au retour on reprend sa voiture. C’est que nous avons dû faire, nous aussi, mais comme "touristes" nous avons pu passer avant les Palestiniens et Palestiniennes qui faisaient la file. A Naplouse, Seuls les véhicules de la ville peuvent circuler.
Aucun israélien n’est autorisé à y entrer, sauf bien entendu les militaires. Ils y sont d’ailleurs quand nous arrivons, vers 9 heures du matin. Il y a une grande effervescence sur le campus. Les portes principales de l’université sont fermées nous dit un responsable, pour éviter un contact direct entre les étudiants et les militaires qui patrouillent en ville. Il y a 13.000 étudiants à l’Université d’Al Najar, dont 6.000 sur ce campus à Naplouse. Le campus de Tulkarem a été détruit par l’armée israélienne.Tous ceux qui n’habitent pas à Naplouse même, mais dans les villages environnants doivent passer chaque jours les checkpoints et arriver en taxi à l’université (les checkpoints sont distants de plusieurs km de la ville).

Aujourd’hui, 18 ans plus tard, je ressens douloureusement le sort qui est fait à la population. Nous aurions pu croire, en 2006, que la situation allait pouvoir s’améliorer. En réalité elle a tellement empiré qu’on peut raisonnablement se demander s’il y aura encore une Palestine et des palestiniens dans quelques années.

Je me fais donc l’écho d’un article révélateur de l’état d’esprit qui règne aujourd’hui chez les responsables israéliens : une volonté chez certains de ”rendre Gaza inhabitable”. Mais en parlant de Jenine, je me demande s’il n’y a pas aussi un projet de rendre toute la Palestine inhabitable (aux Palestiniens, car les colons, eux, s’y trouvent bien, et beaucoup s’y croient d’ailleurs chez eux).

L’essentiel des articles que j’ai retenu sur la Palestine et le Proche-Orient en 2007 se trouvent sur mon blog "spécial Palestine". Celui-ci est le prolongement d’un numéro spécial de L’arc-en-ciel, paru en 2006 - un de mes derniers numéros en format papier.

Voilà pour l’introduction.


AUTOUR DE JÉNINE, LES PALESTINIENS SUBISSENT, MAIS OSENT reprendre leur souffle


DOSSIER Terreur sur la Cisjordanie
dans Palestine, Bulletin de l’association belge-palestinienne, n° 100 avril-mai-juin 2024 (p. 11 à 13)

Les populations palestiniennes en Cisjordanie occupée vivent un véritable basculement depuis le début de l’assaut israélien - à risque génocidaire - sur Gaza. Meurtres, démolitions, expropriations et détresse économique caractérisent le vécu quotidien des communautés de Jénine, au nord de la Palestine. Et malgré tout, l’espoir les habite aussi.

par Victor B., Caritas International

Le réseau Caritas travaille depuis dix ans avec les populations palestiniennes des milieux ruraux du gouvernorat de Jénine, au nord de la Cisjordanie. Les collines et les plaines du Marj Ibn Amer recèlent de nombreuses histoires, trop souvent ignorées par les médias internationaux et réduites au silence par l’occupation militaire israélienne qui dure depuis presque soixante ans.

La ville de Jénine est le centre économique de la région depuis des siècles, célèbre pour son théâtre et son maqlube. Zababdeh, jumelée avec Ixelles, accueille l’université arabo-américaine et ses 10000 étudiants. ’Arraba et Jalboun se distinguent par leurs maisons traditionnelles en pierre avec leurs arcs et leurs dômes blancs. Le village de Faqqu’a, qui a donné son nom à la fleur nationale de la Palestine - l’iris de Faqqu’a - exporte ses fruits de cactus de Naplouse à Hébron.

« Ici, nous sommes fiers de nos terroirs et de notre patrimoine », assure Umm Najla de Faqqu’a.

Au nord et à l’est de Jénine, les villages bordant la Ligne verte -tels que Faqqu’a et Jalboun continuent d’être spoliés. La dépossession des terres palestiniennes s’est accentuée au fil du temps, orchestrée depuis la Nakba en 1948 jusqu’à aujourd’hui. Les années charnières, telles que le début de l’occupation israélienne en 1967.

CERTAINS PAYSANS, DÉBOUSSOLÉS PAR LES SAISIES
DE LEURS TERRES ANCESTRALES, FINISSENT MÊME PAR SE DEMANDER S’ILS EN SONT RÉELLEMENT
LES PROPRIÉTAIRES LÉGITIMES.

Lire la suite de l’article sur mon blog Larcenciel-Palestine.