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LARCENCIEL - site de Michel Simonis
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"To do hay qui ver con todo" (tout a à voir avec tout) Parole amérindienne.
Comprendre le présent et penser l’avenir. Cerner les différentes dimensions de l’écologie, au coeur des grandes questions qui vont changer notre vie. Donner des clés d’analyse d’une crise à la fois environnementale, sociale, économique et spirituelle, Débusquer des pistes d’avenir, des Traces du futur, pour un monde à réinventer. Et aussi L’Education nouvelle, parce que Penser pour demain commence à l’école et présenter le Mandala comme outil de recentrage, de créativité et de croissance, car c’est aussi un fondement pour un monde multi-culturel et solidaire.

Michel Simonis

PISA : ATTENTION dit Jacques LIESENBORGHS
Article mis en ligne le 10 janvier 2014
dernière modification le 31 janvier 2014

PISA
Il faut dénoncer cette approche utilitariste des missions de l’école et cet impérialisme des indicateurs quantitatifs dans notre société.

On oublie la capacité de travailler en équipe, d’argumenter, de créativité ...

ATTENTION.

TOUS les 3 ans, 3500 élèves de 15 ans passent des épreuves ’externes’ en mathématique, science et lecture. Des épreuves conçues par des experts de l’OCDE, soit par une organisation internationale de développement économique. C’est donc cette dimension qui domine. Aussi les classements, avec une cotation par points très précise, font les choux gras des médias et polarisent les commentaires. Nos écoles, nos élèves obtiennent-ils la ’moyenne’ ? Retour au vieux mythe des moyennes qu’on croyait à jamais banni ! Et bien sûr, comment nous situons-nous par rapport à la Flandre ? Cette culture du chiffre, des classements (dits objectifs), des moyennes a de nombreuses limites et elle camoufle les réalités les plus significatives.

Les résultats ? Attendez. Précision que (presque) personne ne souligne : les résultats ne portent que sur une petite partie des missions assignées aux écoles. Si on se réfère au texte de la loi, on aurait envie de dire que ces épreuves ne touchent pas à l’essentiel : développer la confiance en soi de tous les enfants, les langages du corps et des arts, l’histoire et les sciences humaines, assurer l’émancipation sociale de tous les élèves, développer l’esprit critique, la pensée autonome, la créativité... Redisons-le : l’approche est très limitée. Instrumentale.

Les vainqueurs ? Shanghai (613 points), Singapour (573), HongKong (561), Corée (554), Macao (538), Japon (536)...
Communauté flamande (529).

On sait que les enfants des villes et pays d’Asie nominés sont soumis à un drill scolaire et extra-scolaire harassant. Est-ce cela que nous voulons pour nos enfants ?

Et pourquoi avoir introduit ces’pays’ dans le classement ? nous inviter à nous inspirer de modèles de société ? L’OCDE ne dit pas ouvertement. Mais un ses bons conseillers, Mac Kinsey prétend que 40 points PISA en plus, cela équivaut à 1% de PIB en plus. Voilà ! La route est tracée !

Encourageant ?
(...) Nos écoles et nos élèves sont enfin ’dans la moyenne’. Donc en léger progrès. (...)

Mais nous savons que les moyennes cachent l’essentiel

Alarmant ! Car l’essentiel, tant en Flandre qu’en France et en Communauté française, c’est que les écarts se creusent. Entre élèves favorisés et leurs camarades moins favorisés, l’écart est important et en hausse ! C’est encore entre les écoles : un de 181 points entre les les plus ’performants’ et les moins ’performants’. Un fossé qui confirme, si besoin, à quel point notre marché scolaire est inégalitaire.

C’est D. Lafontaine (spécialiste du sujet, ULG) qui le dit et ce n’est hélas pas ce que l’opinion et les politiques retiennent.

Attention ! Si tout n’est donc pas à rejeter dans les résultats de ces enquêtes (obtenus au prix fort), il faut répéter que cette approche de l’OCDE est très réductrice.

C’est d’autant plus préoccupant que l’organisation internationale occupe le terrain et qu’elle propose au fil des années, une approche exclusivement utilitariste des missions de l’école. Les politiques et les médias y sont sensibles. Or, on ne peut s’en tenir à cette approche quantitative pour juger un système éducatif. Il faut même aller loin cet dénoncer cet impérialisme des indicateurs quantitatifs dans notre société. En matière d’enseignement, des indicateurs qualitatifs devraient s’attacher à observer dans quelle mesure des missions comme la capacité de travailler en équipe, d’argumenter, de développer une pensée autonome, de créativité... sont remplies.

Vigilance. Si les résultats de ces enquêtes deviennent (ou restent) la principale boussole pour orienter nos politiques éducatives, ne parlons plus d’éducation. C’est une entreprise de formatage au service du marché et de la compétition économique qui se met en place à l’insu de la plupart des citoyens.

JACQUES LIESEN80RGHS

LLB, 12 décembre 2013