Bandeau
LARCENCIEL - site de Michel Simonis
Slogan du site

"To do hay qui ver con todo" (tout a à voir avec tout) Parole amérindienne.
Comprendre le présent et penser l’avenir. Cerner les différentes dimensions de l’écologie, au coeur des grandes questions qui vont changer notre vie. Donner des clés d’analyse d’une crise à la fois environnementale, sociale, économique et spirituelle, Débusquer des pistes d’avenir, des Traces du futur, pour un monde à réinventer. Et aussi L’Education nouvelle, parce que Penser pour demain commence à l’école et présenter le Mandala comme outil de recentrage, de créativité et de croissance, car c’est aussi un fondement pour un monde multi-culturel et solidaire.

Michel Simonis

Des nouvelles de Sarayaku ...
Article mis en ligne le 27 juin 2015

Le projet "Sisa Nami" continue, la Frontière de Vie atteint aujourd’hui les 100 km et les arbres poussent !

Sarayaku a élu un nouveau Conseil de Gouvernement en mai de cette année, le président est Felix Santi.

Le projet "Forêt Vivante", projet pilote de création d’une vaste zone de protection de la nature, gérée par les peuples autochtones qui y vivent, est actuellement soumis à l’UICN (Organisme Mondial de la Protection de la Nature) et à la recherche d’une ou plusieurs ONG pour le soutenir.

mapa del territorio de la comunidad indigena de Sarayaku (Pastaza - ecuador)

L’indemnisation financière due à Sarayaku par le jugement de la CIDH, a été versée et exclusivement consacrées, sur décision de l’Assemblée Générale, à des projets de développement communautaires rentables. La communication et le bien-être des habitants ont été privilégiés. C’est pourquoi deux avionnettes ont été achetées, ainsi que quinze pirogues motorisées en fibre de verre. Une banque communautaire "Mushuk Kawsay" décernant des micros-crédits est en création, espérant soutenir notamment des projets améliorant la souveraineté alimentaire du peuple de Sarayaku. Des bourses d’études ont également été données aux jeunes de Sarayaku pour parfaire leurs formations à Puyo et Quito.

Un club de foot "Sarayaku - Descendants du Jaguar" fut créé et lancé dans la compétition nationale afin de rapprocher le peuple de Sarayaku de l’ensemble des équatoriens et de toucher celui-ci autrement que par des discours revendicatifs et politiques.

L’État équatorien a accepté d’honorer une des sentences du jugement de la CIDH : faire des excuses publiques à Sarayaku pour les préjudices subis en 2003. Le 1" octobre fut une journée historique où Sarayaku reçut deux ministres et divers représentants de l’État, ainsi que des centaines de visiteurs. La journée fut belle et laisse espérer une réconciliation future. Sarayaku a accepté les excuses et a pardonné. Il n’en demeure pas moins sur ses gardes. Un important paragraphe concernant la non répétition des faits fut éliminé au dernier moment par l’Etat, et la police continue des contrôles factieux des gens de Sarayaku et de leurs visiteurs depuis l’aéroport de la Shell et du port de Canelos.

Le même jour, une tragédie frappa Sarayaku dans son âme et son cœur : une avionnette transportant un reporter du journal El Universo ainsi que plusieurs dirigeants indigènes, des parents, des amis prit feu peu après le décollage. Il y eut 5 morts.

Quelques jours après, une violente crue du fleuve Bobonaza ravagea toute la partie basse de Sarayaku. Il n’y eut pas, bien heureusement, de nouveaux morts mais d’importantes pertes pour les habitants ainsi que pour l’école alternative "Tayak Wasi" et le centre de santé traditionnelle kichwa "Sasi Wasi".

Nous nous remettons tout doucement de nos émotions et continuons avec force et espoir nos programmes et projets a faveur de la forêt et des peuples qui y vivent.
Demain, nous fêtons les 10 ans de Atayak. Pour l’occasion, il va y avoir une grande cérémonie de purification, qui nous l’espérons aidera Sarayaku à se récupérer et commencer l’année 2015 avec la même énergie et volonté qui le caractérisent.

Par Sabine Bouchat, membre de la communauté de Sarayaku.