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LARCENCIEL - site de Michel Simonis
Slogan du site

"To do hay qui ver con todo" (tout a à voir avec tout) Parole amérindienne.
Comprendre le présent et penser l’avenir. Cerner les différentes dimensions de l’écologie, au coeur des grandes questions qui vont changer notre vie. Donner des clés d’analyse d’une crise à la fois environnementale, sociale, économique et spirituelle, Débusquer des pistes d’avenir, des Traces du futur, pour un monde à réinventer. Et aussi L’Education nouvelle, parce que Penser pour demain commence à l’école et présenter le Mandala comme outil de recentrage, de créativité et de croissance, car c’est aussi un fondement pour un monde multi-culturel et solidaire.

Michel Simonis

"Monsieur Optimiste", Alain Berenboom pour 2014
Article mis en ligne le 6 janvier 2014

"Monsieur Optimiste", son onzième roman, beau et émouvant, vient de recevoir le prix Rossel 2013. Avocat, né en 1947, il est aussi cinéphile, spécialiste du droit d’auteur, ancien professeur à l’ULB, avocat du Roi comme des détenteurs des droits de Tintin.

Extraits d’un ENTRETIEN avec GUY DUPLAT ET PIERRE-FRANÇOIS LOVENS Publié le samedi 28 décembre dans La Libre

- Vous venez d’une famille d’immigrés juifs. Que pensez-vous de la politique belge et européenne en matière d’immigration ?

Le mal a commencé avec les lois Gol qui touchaient aux lois sur la nationalité. Un comble de la part d’un fils d’immigrés ! J’ai été choqué par ces lois qui ne visaient plus à intégrer mais à nous protéger des immigrés. Si mon père revenait aujourd’hui, il devrait repartir après ses études et ne pourrait rester. (...)
Les immigrés ne peuvent pas être intégrés et devenir belges." L’Europe a construit à ses frontières une ligne Maginot - et on sait combien elles sont vaines - pour différencier les uns des autres. Ils sont les Juifs d’aujourd’hui, accueillis avec la même réticence que les Juifs de jadis dont on disait qu’ils seraient impossibles à intégrer.

- D’où viendra le sursaut ?

Le sursaut viendra des gens et l’arrivée d’Obama a montré, avec ses limites, que c’était possible. Aujourd’hui, heureusement, on ne referait plus la même guerre, pour des raisons budgétaires. On ne peut déjà plus acheter de Rafales ni faire la guerre en Syrie. Mais le sursaut sera difficile quand nous sommes à ce point submergés de communications sur rien, jusqu’à être saturés par la pâtée qu’on nous sert.

- Qu’attendez-vous de 2014 ?
Mon souci est que seuls les méchants sont mis en vedette et jamais les bons. Dans cette optique, 2013 aura été l’année de Bachar El Assad. Je sais qu’Hitchcock disait qu’un film n’était vraiment réussi que si le méchant était réussi… Mais j’espère qu’en 2014, "les bons" vont enfin lever la tête. En 2013, "les bons" ont été incapables d’agir. Barack Obama, "le bon des bons", le Kennedy du XXIe siècle, a paru bloqué par le système démocratique. Comme François Hollande en France.

- Quel regard portez-vous sur l’Etat d’Israël ?
Mon père était sioniste quand Israël était encore une idée de gauche, laïque, en rupture avec les Juifs traditionnels. On avait alors l’idée d’y construire une société idéale, un grand kibboutz. Je me souviens qu’à l’arrivée de Menahem Begin au pouvoir en 1977, il a dit : "Il est pire qu’Hitler !" Pour moi, le contraste entre cette image idéale et la réalité d’aujourd’hui en Israël est saisissant. Je me sens très mal à l’aise. Je sais qu’Israël est la seule démocratie de la région, mais je ne me reconnais nullement dans le gouvernement actuel et dans l’occupation des territoires. Beaucoup d’intellectuels en Israël pensent d’ailleurs comme moi.

http://www.lalibre.be/actu/belgique/berenboom-en-2013-les-bons-ont-semble-incapables-d-agir-52be55f93570105ef7de74fa