Le mercredi 18 mars à midi, la Belgique entrait officiellement dans une phase de confinement sans précédent et aux conséquences inconnues. Enfermé chez soi pour éviter de propager le coronavirus, chacun d’entre nous a vu contacts sociaux physiques drastiquement réduits, à une vie sociale active du jour au lendemain.
Très vite, le numérique devint l’outil privilégié pour une communication au moins virtuelle avec les proches, pour télétravailler, suivre des cours pour un enseignement à distance qui s’organisait peu à peu, mais aussi pour tenter de vivre et à répondre aux différentes obligations administratives routinières.
21 % des ménages dont le revenu est inférieur à 1199 € n’ont jamais utilisé Internet.
La fracture numérique se définit principalement sur deux points. Il y a, d’une part, la fracture du premier degré qui concerne l’accès aux outils technologiques. Une partie de la population a, par contre, les outils digitaux à sa disposition, mais c’est au niveau de l’usage des technologies de l’information et de la communication que cela coince. C’est ce qu’on appelle la fracture du second degré. La première concerne donc un public qui n’a ni smartphone, ni ordinateur chez soi. La seconde vise un public plus large puisqu’il s’agit des personnes qui, malgré l’accès à du matériel informatique, ne savent pas utiliser correctement le numérique pour des activités quotidiennes.
C’est ce qu’on appelle "l’illectronisme" ou l’analphabétisme numérique : le fait, par exemple, de ne pas savoir utiliser son smartphone pour une opération bancaire ou remplir un formulaire en ligne de façon autonome. Des activités qui se sont entièrement digitalisées en cette période de crise sanitaire, accentuant donc un peu plus la fracture numérique et mettant en exergue l’exclusion digitale touchant particulièrement les publics précaires.
Maryam Benayad, La Libre, 18 juillet 2020